Les répliques de La Classe Américaine, le célèbre film mashup de Michel Hazanavicius, font l’objet d’un livre qui sort aujourd’hui.
La Classe Américaine, connu aussi sous le titre Le Grand Détournement, fait l’objet d’un culte depuis sa première diffusion sur Canal+ en décembre 1993. Ses auteurs, Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette (disparu en 2016), livraient à cette occasion le premier grand film mashup : un montage d’archives de vieux classiques hollywoodiens (avec John Wayne, Dustin Hoffman, Robert Redford, James Stewart, Henry Fonda...), prétexte à une intrigue délirante et servi par des dialogues absurdes dits par les doubleurs mythiques français des stars en question. Cet objet insolite devint d’autant plus culte qu’il n’en existait aucune copie vidéo (pour des questions de droits), sinon celles faites par les abonnés de Canal+... Sa mise à disposition sur YouTube au début des années 2010 l’a ensuite popularisé auprès des nouvelles générations.
26 ans et des poussières plus tard, voici que La Classe Américaine revient dans l’actualité à la faveur de la sortie d’un livre consacré à ses répliques. Ce n’est évidemment pas un bouquin comme les autres : Hazanavicius a veillé à ce que l’esprit parodique du film se perpétue. La Classe Américaine, le livre (Allary Editions), se présente donc sous la forme des Grands Classiques Larousse dans lequel le cinéaste décrypte très sérieusement toutes les références cinématographiques qui parcourent le film. Comme il l’a dit à nos confrères du Point, dans une excellente interview : « On a contacté un vrai professeur agrégé de lettres, Alain Véquaud, pour rédiger trente pages de notice historique et littéraire, comme dans un vrai livre de la collection. (...) On lui a demandé de traiter ce texte complètement débile comme s'il s'agissait d'une véritable œuvre littéraire, je suis repassé derrière pour le rendre un peu plus drôle et rajouter les nombreuses notes de bas de page, qui sont à 100 % des vannes, avec l'aide des auteurs du Burger Quizz. »
Plus loin, Michel Hazanavicius concède qu’il n’écrirait plus certains dialogues aujourd’hui, notamment des injures homophobes qui choquent en 2020. « En travaillant sur le livre, j'avais besoin de me positionner par rapport à ce mot, (“pédé”, ndlr), d'où le fait que plusieurs notes de bas de page le décryptent et jouent avec, certes, sur le ton de l'humour, mais en étant sans ambiguïté sur l'homophobie. » Une mise à jour nécessaire tout comme ce livre qui nous fait marrer tout en jouant sur notre corde sensible.
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