"Formidable", "somptueux", "saisissant" : le film de mafia ultime de Martin Scorsese a fait la première du New York Film Festival, et les premiers retours sont plus que positifs.
Adaptation du récit J'ai tué Jimmy Hoffa de Charles Brandt, The Irishman signe le retour de Martin Scorsese au genre mafieux au cinéma. Son casting de prestige comptant Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci, le rajeunissement numérique et les 3h30 promises ont fait couler beaucoup d’encre en attendant de pouvoir découvrir l’œuvre terminée - juste à temps - pour le New York Film Festival. Et le résultat fait lui aussi beaucoup parler.
Du côté de The Hollywood Reporter, on salue le jeu des acteurs dans un "film magnifiquement réalisé", ponctué par "la combinaison formidable de trois performances prodigieuses et efficaces." Chez Esquire, la présence à l’écran des trois acteurs principaux est également saluée : concernant De Niro, il est dit que "son visage est une carte en relief du regret même", Al Pacino "vous prend à la gorge" et Pesci signe "sa performance la plus subtile, douce et efficace depuis Raging Bull." En revanche, la participation des acteurs secondaires comme Harvey Keitel, Jesse Plemons ou Bobby Canavale n’est pas aussi bien accueillie : "les personnages vont et viennent trop rapidement et sans laisser beaucoup d’impressions."
The Irishman : nouvelle bande-annonce pour le film épique de ScorsesePour Vanity Fair, c’est la construction du film et son image qui méritent l’attention : Rodrigo Prieto, directeur de la photographie, est salué pour avoir signé un "somptueux travail d’époque". Mais c’est surtout le dernier acte "saisissant" qui mérite d’être noté : "Scorsese capture la petitesse et la solitude de la vie, sa pathétique banalité. Le temps, d’une certaine manière, érode finalement tout ce qui nous entoure." Au New York Post, on estime même que Scorsese "est au sommet de sa forme. Son film n’est jamais ennuyeux, et il explore des thèmes d’une profondeur inattendue pour des mafiosos." Et le New York Times renchérit d’ailleurs : "C’est l’image la moins sentimentale de la vie de gang dans le cinéma de Scorsese, et pour cette raison, c’est aussi la plus touchante." Seul petit bémol : le rajeunissement numérique, dont les effets prennent "un peu de temps pour s’y habituer."
Un problème constaté d’ailleurs par plusieurs autres critiques ayant assisté à la projection, et revenant dans la plupart des articles. Pour le New York Post, le procédé reste "cool, quoique parfois effrayant." Pour le Daily Beast, on entre carrément dans la "vallée dérangeante", théorie de Masahiro Mori selon laquelle plus une création androïde ressemble à un être humain, plus ses imperfections sont perçues comme monstrueuses. Néanmoins, le processus de rajeunissement a été applaudi par Vulture, du moins sur le plan de technique, considérant l’effet spécial comme un "exploit technologique" et un "coup de génie stratégique". Et ce, même si le spectateur pourra être gêné par le fait de voir un De Niro jeune avec les manières et les mouvements d’un De Niro de 76 ans.
The Irishman n’aura rien à voir avec Casino ou les AffranchisEn France, le long-métrage n’aura pas de sortie au cinéma : il s’agit d’une production Netflix. Néanmoins, certains événements pourront permettre à quelques chanceux de découvrir les aventures des gangsters de Martin Scorsese sur grand écran. Le Festival Lumière de Lyon propose en effet une projection le 15 octobre à 19h15. Si tous les billets ont déjà été achetés, il est possible d’attendre le jour même pour que des places se libèrent. À Paris, c’est la Cinémathèque Française qui présentera le long-métrage en avant-première, le 17 octobre à 19h45, en présence du réalisateur : la séance sera cependant réservée aux possesseurs du Libre Pass qui devront postuler, afin de participer à un tirage au sort. Pour le commun des mortels, il faudra attendre le 27 novembre, date de sa diffusion sur la célèbre plateforme de streaming.
The Irishman, le film Netflix de Martin Scorsese, sera projeté à la Cinémathèque
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