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Certes, le calendrier des sorties ne joue pas en faveur de ce film espagnol, adapté des mémoires d’un survivant du Bataclan. Mais l’ombre d’Amanda et de Revoir Paris écrase ce récit autour d’un couple de rescapés de cette funeste nuit de novembre 2015 tentant de se reconstruire chacun à sa manière, lui en extériorisant, elle dans le déni. Car contrairement à Mikhaël Hers et Alice Winocour, Isaki Lacuesta évoque, lui, directement le Bataclan, et peuple son récit de flashbacks peu adroits de la fusillade. Et en dépit de la qualité du duo Nahuel Perez Biscayart- Noémie Merlant, son film trop long se perd peu à peu dans une psychologisation qu’il avait su esquiver de prime abord. Et se révèle meilleur dans le ressenti et l’expression des souvenirs - sans qu’on sache s’ils sont réels et fantasmés - que dans l’explication de texte peuplée d’échanges verbeux trop terre à terre.