Les films français les plus attendus de fin 2020
Memento Films / Gaumont Distribution / StudioCanal / Warner Bros. France

Le cinéma hexagonal va finir l'année en fanfare.

Et si on arrêtait de dire qu'il n'y a rien au cinéma ? Comme on l'écrivait la semaine dernière, il faut apprendre à vivre sans les blockbusters, et ce n'est pas le décalage de la sortie de Mourir peut attendre, annoncé vendredi soir, qui va nous démentir. Heureusement, pendant ce temps le cinéma français se porte bien, même très bien. Pour ceux qui en douteraient, on vous a concocté une liste des longs-métrages qu'on attend le plus pour ce dernier trimestre 2020. Une sélection alléchante et diverse, avec de la comédie bien sûr, mais aussi du drame, de l'absurde, du polar et même un film de super-héros ! 

ADIEU LES CONS d’Albert Dupontel (21 octobre)

Albert Dupontel est très en forme et c'est une bonne nouvelle. Avec sa nouvelle comédie, , il retrouve ce ton déjanté et doucement surréaliste qui n’appartient qu’à lui, mélangé à un véritable propos politique. La rencontre entre l'informaticien au bout du rouleau qu'il interprète et une coiffeuse condamnée (épatante Virginie Efira) à la recherche de l’enfant qu'elle a abandonné à sa naissance est explosive. Avec en prime, une performance hilarante d'un familier de l'univers Dupontel, Nicolas Marié.


 

L’ORIGINE DU MONDE de Laurent Lafitte (sortie le 4 novembre)

Un beau jour, le cœur de Jean-Louis s’arrête de battre mais lui ne cesse pas de vivre. Une coach “holistique” lui préconise de photographier l’utérus de sa mère pour soigner ce dysfonctionnement atypique. Vous avez bien lu : le premier film de Laurent Lafitte s’inscrit dans la veine débilo-absurde de Quentin Dupieux avec une tendance à l’introspection existentielle. C’est d’une drôlerie absolue (on n’a pas ri comme ça depuis... depuis quand déjà ?) qu’alimente l’interprétation décomplexée de Lafitte, Karin Viard, Vincent Macaigne, Hélène Vincent et Nicole Garcia.


 

SLALOM de Charlène Favier (sortie le 4 novembre)

Liz a 15 ans et un rêve dont elle ne s’est jamais sentie aussi proche – devenir une championne de ski – en accédant à une formation sport- études dirigée par un entraîneur cassant mais qui a vite repéré le potentiel de l’adolescente. Sauf que Slalom n’a rien d’une success- story. Car Liz est tombée sous la coupe de ce coach qui va franchir la limite de son intimité… en faisant fi d’un non- consentement qu’il paraît ne jamais voir. Un film majeur sur l’emprise, superbement incarné par Jérémie Rénier et Noée Abita. 


 

LA NUEE de Just Philippot (sortie le 4 novembre)

Une mère de famille célibataire se lance dans l’élevage de sauterelles comestibles pour tenter de sauver sa ferme de la faillite. Mais elle développe rapidement un lien obsessionnel avec elles, au point de commettre l’irréparable… Suliane Brahim brille dans ce thriller campagnard fantastique, premier long de Just Philippot, à ranger quelque part entre Petit Paysan et le cinéma de John Carpenter. Un bon film de genre français, ça ne se loupe pas.


 

ALINE de Valérie Lemercier (sortie le 18 novembre)

Vrai-faux biopic de Céline Dion, Aline est le meilleur film de Valérie Lemercier depuis Palais Royal !. L’actrice-réalisatrice y joue une chanteuse québécoise, de son enfance à l’âge adulte, de ses débuts timides sur scène à ses shows gigantesques à Las Vegas. Toute ressemblance avec une artiste acadienne bien connue n’est pas fortuite et nourrit ce faux biopic qui évolue en romcom sur les amours d’Aline avec son mari-pygmalion plus âgé. Toute ressemblance...


 

GAGARINE de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh (sortie le 18 novembre)

Ce premier long métrage revient sur les dernières heures de la Cité Gagarine (inaugurée en 1963 par celui fut le premier homme dans l’espace) d’Ivry avant sa destruction, par le prisme d’un ado, Youri, qui se refuse à quitter le lieu et entre en résistance. Car Youri a avec cette cité un rapport aussi unique que singulier : il l’appréhende… comme un vaisseau spatial qu’il aménagerait avant un ultime décollage ! A rebours des films n’abordant les cités que sous le seul angle politico- sociétal, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh s’emparent de ce terrain en osant le mariage entre réalisme et onirisme. Des débuts enthousiasmants


 

KAAMELOTT – PREMIER VOLET d'Alexandre Astier (sortie le 25 novembre)

Enfin, le voilà : le retour de Kaamelott, dix ans après le cliffhanger insoutenable de la dernière saison... La promesse de lancer une trilogie épique sur grand écran qui rallume la flamme de l'univers d'Astier. Dites, on ne l'attendrait pas un peu trop ? L'excitation provoquée par notre numéro Kaamelott en septembre aura démontré en tous cas que les fans sont toujours là. Nous aussi.


 

5EME SET de Quentin Reynaud (sortie le 2 décembre)

Joueur de tennis prometteur, Thomas ne s’est jamais remis d’un match décisif perdu tout jeune à Roland- Garros. A 37 ans, il s’apprête à raccrocher…. Mais voilà qu’en passant par les qualifications, il recommence à gagner à Roland- Garros. Et si son rêve de jeune homme devenait réalité ? 5ème set est un film passionnant sur ces champions confrontés à l’incapacité à raccrocher les gants quitte à saccager leur entourage proche. Avec une performance d’enfer d’Alex Lutz dans le rôle central. 

5ème SET
Apollo

MANDIBULES de Quentin Dupieux (sortie le 2 décembre)

Stakhanoviste de petits haïkus absurdes enfermant d'énormes stars dans des univers ahuris (Dujardin et son blouson dans Le Daim), Quentin Dupieux transforme dans Mandibules Grégoire et David du Palmashow en copies françaises de Dumb and Dumber, décidés à apprivoiser la mouche géante qu'ils ont trouvé dans le coffre de leur bagnole. D'ici la sortie de Mandibules, Dupieux aura déjà tourné un nouveau film avec Alain Chabat.


 

LES DEUX ALFRED de Bruno Podalydés (2 décembre)

A travers la rencontre entre deux hommes qui vont s'entraider pour surmonter les difficultés de la société contemporaine, Bruno Podalydès (qui tient aussi l’un de ces deux rôles principaux avec son frère Denis) réussit la gageure de trousser une comédie jouissive sur l'air du temps. Les chômeurs obligés de devenir auto-entrepreneurs, les start-up qui font travailler leurs employés H24, les difficultés à à concilier vie de famille et travail…. Autant de thématiques traités avec le sourire mais en profondeur. Une belle surprise.

Les deux Alfred
UGC Distribution

AMANTS de Nicole Garcia (9 décembre)

Nicole Garcia frappe fort cet automne. Outre sa prestation magistrale dans L'Origine du Monde, elle revient à la réalisation, quatre ans après Mal de Pierres, avec un thriller romantique autour d’un jeune couple – lui, dealer, elle, élève à l'école hôtelière – brutalement séparé quand, à la suite d’une affaire qui tourne mal, le jeune homme s’enfuit et coupe les ponts avec son amoureuse. Que va-t-il se passer lorsque le destin les réunira bien plus tard à l’autre bout du monde ? Avec la précision dans la peinture des sentiments, des frustrations et des malentendus, Nicole Garcia tisse une toile où les protagonistes (superbement campés par Pierre Niney, Stacy Martin mais aussi un exceptionnel Benoît Magimel) vont se prendre au piège de la passion.

Amants : Pierre Niney et Stacy Martin
Wild Bunch

LE DISCOURS de Laurent Tirard (sortie le 16 décembre)

Un dîner de famille, un porte-serviette en forme de bite, et une conversation autour du chauffage au sol. Pour Adrien, ce soir, c’est la totale. D’autant qu’il attend désespérément un sms de réconciliation, après avoir été mis en « pause » par sa copine. Mais ce n’est rien face à la montée d’angoisse à l’idée de devoir faire un discours pour le mariage de sa soeur… Sélectionné à Cannes 2020, Le Discours est l’adaptation du deuxième roman de Fabrice Caro (alias Fabcaro, notamment auteur de la drolatique BD Zaï zaï zaï zaï). Une comédie dingue sur les névroses d’un trentenaire en quête d’identité, avec un Benjamin Lavernhe au sommet quand le scénario le laisse s’exprimer pleinement.


 

COMMENT JE SUIS DEVENU SUPER-HEROS de Douglas Attal (sortie le 16 décembre)

Combien y a -t-il eu de films de super-héros français ? Fantômas, ça compte ? Vous avez jusqu'au 16 décembre pour réviser votre superhistoire frenchy, puisque ce jour-là, Comment je suis devenu super-héros sort en salles : dans un monde où tout le monde ou presque a des superpouvoirs, un flic (Pio Marmaï) est chargé d'enquêter sur une série d'incendies provoqués par une drogue pyrotechnique. Sa mission ranimera le souvenir du Royal Pack, la bande de superhéros officiel du gouvernement... Applaudi au Festival de Deauville, le premier long de Douglas Attal, armé d'un casting musclé (Leïla Bekhti, Benoît Poelvoorde, Vimala Pons, Swann Arlaud, ça vous va ?), entend prendre la relève des superfilms US décalés en 2021. Même pas peur.


 

BAC NORD de Cédric Jimenez (sortie le 23 décembre)

Après l'aventure avortée HHhH -ambitieux film de guerre sur l'assassinat d'Himmler, adapté d'un best-seller et passé inaperçu- Cédric Jimenez revient à Marseille, cadre de son carton La French, et refait plonger son fidèle Gilles Lellouche dans la violence. Nous ne sommes plus dans les 70s mais en 2012, au sein d'une team de la BAC confrontée à l'explosion de la criminalité dans les quartiers Nord de la planète Mars. Autour de Lellouche, une jeune garde française césarisée ou presque (Kenza Fortas, Adèle Exarchopoulos, Karim Leklou et François Civil) prennent les armes dans un polar qui s'annonce musclé. Les premières images rappellent aussi bien Gomorra que Sicario ou les clips de PNL.


 

UN TRIOMPHE d’Emmanuel Courcol (sortie le 23 décembre)

Inspiré par une histoire vraie, ce film notamment co- produit par… Robert Guédiguian et Dany Boon met en scène un acteur en galère qui accepte d’animer un atelier théâtre dans une prison. Le point de départ d’un feel good movie réussissant subtilement à sortir des situations attendues et ne cédant à aucun chantage lacrymal. Avec une bande d’acteurs épatants, en tête desquels Kad Merad (à la hauteur de ses sommets : Je vais bien ne t’en fais pas, Baron Noir…) et les deux prix d’interprétation du festival d’Angoulême, Sofia Khammes (à voir aussi dans La Nuée) et Pierre Lottin (Les Tuche).


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