Le Flambeau de Jonathan Cohen sur Canal +
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La saison 2 de la série réinvente le concept mais peine à trouver son ton dès qu'elle s'éloigne un peu de la tornade humaine qu'est Jonathan Cohen.

Exit La Flamme, bienvenue au Flambeau. Après le succès dément de la saison 1 du remake français de Burning Love, Jonathan Cohen et ses scénaristes se sont perdus quelques mois dans l'écriture d'une parodie de Bachelorette, avant de tout envoyer valser pour aller chasser sur les terres de Koh-Lanta. Une façon élégante de renouveler la formule et de sortir du cadre (un peu étroit) de la télé-réalité de rencontre et de séduction, tout en s'offrant un nouveau terrain de parodie XXL. Le jeu commence donc sur l'île fictive de Chupacabra, où débarquent une grosse dizaine de candidats prêts à tout pour gagner 450 euros (« Une belle somme ! »), donc Marc, déjà héros de La Flamme et incarné par Cohen himself.

La plupart des meilleurs de la saison 1 rempilent (Géraldine Nakache, Leïla Bekhti, Adèle Exarchopoulos, Pierre Niney...), accompagnés par une tonne de petits nouveaux, à l'humour hautement « coheno-compatible » (Laura Felpin en baba cool, Mister V en influenceur, Jérôme Commandeur en animateur façon Denis Brogniart, Kad Merad en alcoolo-beauf, Gérard Darmon en aventurier avec un œil en moins, Jonathan Lambert en membre d'une secte ultra zarbi...).

Jonathan Cohen sur Le Flambeau : "On avait envie de vraiment se différencier de La Flamme" [interview]

L'humour absurde qui avait fait le succès de la saison 1 est toujours là, et Le Flambeau : les aventuriers de Chupacabra n'a aucun mal à le canaliser pour détourner les codes des émissions de survie. C'est donc souvent très poilant, Cohen et les siens poussant régulièrement les curseurs de la folie dans le rouge, et le tout va une vitesse pas croyable : à peine le temps de s'attarder sur une vanne en demi-teinte qu'une autre plus réussie prend déjà la relève.

Mais la limites du concept, c'est que tout devient infiniment moins drôle quand Jonathan Cohen n'est pas à l'écran. En vraie bombe comique, il ne laisse derrière lui qu'un cratère béant dès l'instant où il sort du cadre. D'autant plus embêtant que la chose se reproduit très régulièrement : lui qui était partout et tout le temps dans La Flamme doit ici céder du terrain pour nourrir la structure inhérente au format (on suit alternativement deux équipes, et même trois à un moment), faisant de Marc un personnage presque comme les autres. La pilule passe encore quand Darmon et Merad font leur show dans leur coin, mais ça devient par contre beaucoup plus compliqué quand il faut rester de longs moments avec le personnage de Natacha Lindinger, winneuse en chef écrite très (très) premier degré. Nous n'avons à ce stade vu que quatre épisodes sur neuf, mais le déséquilibre est assez flagrant. Croisons les doigts pour que l'inévitable réunification des équipes permettre au Flambeau de trouver son rythme de croisière.

Le Flambeau, trois épisodes par semaine à partir du 23 mai. Neuf épisodes au total.