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Biographie

Charles Monroe Schulz est diplomé de la Federal School of Art. Après trois ans d'études par correspondance et un passage à l'armée, Schulz se lance dans la rédaction d'un strip qui donnera naissance par la suite à son oeuvre phare, Peanuts, autour des aventures de Charlie Brown et de Snoopy. Une histoire de malentendus Il y a un malentendu autour de Charles Schulz, surtout de ce côté-ci de l'Atlantique. Ce malentendu tient en six lettres : Snoopy. Un sympathique clébard qui s'adonne à des imitations et mulitplie les pensées philosophiques chtarbées depuis le toit de sa niche - où accessoirement il dort. Or, Peanuts, titre original de la série, généralement rééditée ici sous le titre Snoopy et les Peanuts est surtout la vie de Charlie Brown, un gamin déprimé, harcelé par des cadors et enchainant déconvenues amoureuses et défaites au baseball. "Charlie Brown doit souffrir, parce qu'il est la caricature de Monsieur-tout-le-monde. La plupart d'entre nous connaît mieux la défaite que la victoire", disait Charles Schulz. Et tout cela est de toute première importance, oubliez les cartes postales Snoopy et le decorum marketing autour d'une oeuvre qui mérite bien mieux. Il est donc temps de parler du deuxième malentendu, qui pèse sept lettres : Peanuts. On se dit que Schulz fait le pari du minimalisme pépère, une série de strip qui ne mangent pas de pain. Certes au départ, Schulz dessine un strip quotidien d'abord dans des journaux de Saint-Paul puis dans des quotidiens nationaux plus prestigieux. Dans ce strip il est question de Charlie Brown et de quelques gamins que Schulz étoffera. Ca devait s'appeler Lil'folks mais le syndicat UFS qui gère la diffusion nationale des cartoons lui impose Peanuts ("cacahuètes") alors que Schulz tente vainement de placer un " Good Ol' Charlie Brown" ( "Ce bon vieux Charlie Brown"). Peanuts est pour lui "le pire nom qu'on ait donné en bande dessinée. C'est complètement ridicule, ça n'a aucun sens, ça ne fait qu'installer la confusion et priver le strip de dignité - alors que je suis convaincu que mon humour est digne. (...) Donner ce nom à un travail qui allait être celui d'une vie, c'était vraiment offensant." Charlie Brown the beautiful loser Peanuts sera effectivement l'oeuvre d'une vie durant laquelle un dessinateur passablement déçu par le traitement qui lui est réservé liquidera ses frustrations. Et c'est Charlie Brown qui incarne le mieux cette obstination de l'auteur à poursuivre au-delà de toutes les déconvenues. Charlie Brown peut enchainer les rateaux comme d'autres les conquêtes ou perdre 10 000 fois d'affilée aux dames. Charlie Brown persiste à faire ce qu'il désire La première parution en France de Peanuts se fera dans les années 1960, dans le même temps la bande-dessinée qui est passée du strip à l'album connaît un essor fulgurant. Les adaptations télé produites par Warner font également un carton quotidien. Car Charles Schulz n'a pas souffert plus que ça, ni dessinateur maudit, ni bonhomme solitaire traumatisé par les coups de ceinturon ou une mère castratrice. Le romancier américain Jonathan Franzen - qui livre une des plus belles analyse de Peanuts qui nous ai été donné de lire dans son livre "La zone d'inconfort" - estime qu'il ne faut pas avoir trop souffert pour narrer les aventures d'un gamin qui souffre. Laissons le mot de la fin à 2Goldfish, chroniqueur BD émérite de Fluctuat. "Le génie de Schulz réside dans les infinies variations minimalistes autour des thèmes de la défaite, du rejet et de la solitude que développe Schulz et de son pessimisme à la Beckett. Par un processus de raffinement qui aura continué pendant cinquante ans, quelques-uns de ces strips parviennent à l'expression la plus épurée qui soit, d'un sentiment ou d'une idée universelle, quelque chose d'aussi simple, pur et génial que le smiley"Daniel De Almeida  

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
1977 Les aventures de charlie brown Réalisateur -