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On s’est longtemps demandé si Franco n’était pas un imposteur – acteur surestimé, réalisateur surcoté et écrivain branché... As I Lay Dying apporte enfin des réponses sous forme de démenti.
Tandis que j’agonise est un Faulkner classique : raconté par plusieurs dizaines de narrateurs, cette odyssée plouc est un chef-d’oeuvre réaliste doublé d’un poème fantasmagorique. Inadaptable donc.
Pourtant, Franco a décidé de s’y attaquer en prenant le risque de la fidélité au roman : il utilise les split screens pour rendre la multiplicité des points de vue, alterne scènes cut et monologues face caméra pour traduire l’intensité furieuse du vagabond sudiste, réussissant à capter la violence des paysages et les gestes dérisoires des hommes à travers des visions épiques (la traversée du fleuve, l’incendie de la grange) typiquement faulknériennes. Si certaines affèteries devraient en irriter plus d’un, l’ambition du film, sa radicalité, confirment que Franco est loin d’être en toc.
Toutes les critiques de As I Lay Dying (Tandis que j'agonise)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Lumineux, le film d'Abdellatif Kechiche s'impose comme une ode à la vie, une affirmation joyeuse de son intensité, où le désir se voit représenté simplement, dans des scènes d'une authenticité bouleversante qui, bien que frontales, se situent à l'opposé de toute pornographie. Plutôt, on y découvre le sexe filmé comme pour la première fois : avec ses variations, son emportement, sa douceur, sa frénésie, sa gourmandise, ses gouffres. Comme rarement, le spectateur se découvre lui-même impliqué, traversé dans son intimité par la durée de ces séquences. Parfois, on songe à une toile de Courbet ('Vénus et Psyché', 'Les Deux Amies'). Mais surtout, on se dit qu'on n'a sans doute jamais vu ça avant au cinéma.
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As I Lay Dying est un voyage rude, tragique et épique traversé par des fulgurances poétiques et métaphysiques.
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Cette intéressante adaptation de Faulkner cherche a retranscrire le style de l'auteur et donne envie de le lire ou le relire.
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Cinq frères et soeurs tourmentés de secrets, un père raboteux, une rivière démontée, des bêtes à vau-l'eau et un cadavre puant : le périple vire au cauchemar. Franco en fait une épopée intime et râpeuse, traversée de poésie et d'apartés songeurs où s'écrit l'histoire de chacun, comme dans le roman de Faulkner qu'il adapte à la magie près. Il n'y avait rien à y ajouter, surtout pas ce split screen redondant. Voire exaspérant.
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Jamais entreprise, l’interprétation cinématographique du roman de William Faulkner, Tandis que j’agonise, était une gageure. On pouvait raisonnablement craindre l’aplatissement d’une œuvre au procédé narratif si exigeant et voir sa singulière « vision du monde » passer par pertes et profits. Malgré quelques faiblesses, As I Lay Dying s’en tire pourtant avec les honneurs.
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Réalisé et interprété par James Franco, ce drame, adapté d'une nouvelle de William Faulkner, agace par son maniérisme. Au début, du moins. Par la suite, le film se révèle émouvant à mesure qu'il décrit la fin de l'innocence, de la famille et de ce patriarcat hypocrite.
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James Franco réussit une odyssée brillante mais un rien chichiteuse
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Formidablement réalisé et interprété par James Franco, c et ahurissant road-movie en charette met les nerfs des spectateurs à rude épreuve.
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Concernée à défaut d’être brillante, l’adaptation de Faulkner par le polyvalent James Franco prend une forme savoureuse une fois extraite de son pétrin arty. Eloge de la bonne volonté.
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En se cantonnant à une idée de réalisation, James Franco peine à épouser les formes mouvantes du récit. Heureusement, le tout est sauvé par une interprétation parfaite, et par le texte de Faulkner, que Franco fait entendre par pans entiers, et qui rend hommage au génie intemporel de l’auteur.
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De la tension, une mise en scène inventive, le sens du rythme et des comédiens parfaits... James Franco n'est pas passé loin de la perfection avec 'As I lay dying'. Mais voilà, en abusant du split screen, il finit par agacer.
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Utilisation d'une voix-off, repères spatio-temporels bouleversés, flash-back et flash-forward... Franco use de beaucoup d'effets visuels, au risque de l'afféterie et du précipité arty. Mais il prend aussi son temps pour détailler de façon réaliste et nuancée les comportements collectifs. Ce qui fait la force du film, c'est évidemment son interprétation, comme souvent lorsqu'un acteur réalise. Sa reconstitution du fin fond du Mississipi dans les années 20 passée au scalpel tient bon et sa détermination à ne respecter aucune convenance est plus qu'appréciable : alors qu'il pourrait enchaîner les superproductions sans âme, il préfère prendre ses risques. A une époque de pusillanimité extrême, c'est suffisamment rare pour être souligné.
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Il y a des acteurs qui devraient se contenter de faire ce qu’ils font bien. James Franco en fait assurément partie. Sa mise en scène met les admirateurs des écrits de Faulkner au supplice. Un immense ratage !
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Si la forme est intelligente et étudiée, elle contribue à construire un ensemble assez austère qui alourdit le fond déjà pesant. La description de cette famille de paysans rongée par la haine, les soupçons, le vice ou encore le manque de savoir est d’une sécheresse telle qu’elle empêche l’émotion. L’ambiance crée par l’image et le son s’abat comme une chape de plomb sur le spectateur qui se sent comme pris au piège, avec une seule certitude, celle d’avoir compris le titre donné au livre et donc au film ; tandis que j'agonise.
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À l’heure où Jeff Nichols, David Gordon Green ou Benh Zeitlin explorent avec bonheur le territoire sudiste, ce boueux charrette-movie fait figure de parent pauvre. Mais Franco paraît n’en avoir cure puisqu’il est déjà passé au(x) film(s) suivant(s) convoquant cette fois Cormac McCarthy (cf. Journal) et Charles Bukowski. Quand il sera sorti de sa bibliothèque, il pensera peut-être en cinéaste.
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Le film permettra certes au spectateur qui n’a jamais lu Faulkner de connaître l’histoire que raconte l’un des grands romans du XXe siècle. C’est tout. Ou presque.
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Une absence de style personnel patente, d'autant plus regrettable pour un projet d'une telle ambition.
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Comme James Franco lui-même, tous les interprètes en font des tonnes.