Toutes les critiques de Entre deux rives

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    En 2011, Kim Ki-duk se mettait à nu dans Arirang, autodocumentaire dans lequel le réalisateur coréen racontait sa dépression et sa crise créatrice. Six ans plus tard, la moitié de ses films n’est pas sortie en France et, visiblement, Kim Ki-duk n’a toujours pas retrouvé l’inspiration qui avait sublimé en son temps L’île, Printemps, été, automne, hiver… et printemps ou Locataires. Dans Entre deux rives, il raconte le destin tragique d’un pauvre pêcheur nord-coréen dont le canot, tombé en panne, le fait dériver vers le sud, vers l’autre Corée. Interrogé par les services secrets ennemis, il se heurte à la suspicion des uns et à sa propre colère qui l’amène à commettre des impairs… Animé d’une volonté louable de réconciliation, Ki-duk confond discours et message, met sur le même plan dictature (pas si méchants les nord-coréens) et démocratie (on n’est pas si heureux dans les pays riches) pour un résultat qui frise la démonstration scolaire. Quelques bonnes idées à mettre à son crédit comme dans cette scène où le héros, emmené de force à Séoul, refuse d’ouvrir les yeux pour ne pas être tenté par le luxe et la liberté –et ainsi trahir son pays.