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Avec la modestie du débutant, Godeau s’est davantage attaché à soigner les personnages et les dialogues qu’à impressionner par des mouvements de caméra savants. Il en résulte des portraits d’une rare finesse, du héros un peu misanthrope mais observateur (Cluzet, d’une sobriété exemplaire) au camarade de chambrée aussi déconneur que dépressif (Vuillermoz, immense interprète). Sans didactisme excessif, sans surprise non plus (l’amourette tordue entre Hervé et une jeunette autodestructrice…), ce premier film impose d’emblée un regard à défaut d’un univers singulier.
Toutes les critiques de Le dernier pour la route
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Mais, pour son premier film en tant que réalisateur, le très aguerri producteur Philippe Godeau déjoue ce piège carnassier et parvient à construire une fiction inspirée de l’histoire vraie d’Hervé Chabalier, directeur de l’agence CAPA. Et si le mot de fiction, apparemment contradictoire, est ici requis, c’est parce que le réalisateur réussit à offrir à chacun des protagonistes une véritable crédibilité narrative. Et l’idée motrice consistant à faire coexister à l’écran l’individuel et le collectif s’avère aussi simple qu’adéquate.
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Séances de thérapie ou groupe de soutien, les compagnons de galère se dévoilent dans une clinique entre enfermement et protection. (...) Reste un film sur l'histoire d'un mec qui devient progressivement celle d'autres (comme la jeune femme que sublime Mélanie Thierry) et qui, en confrontant des destins, postule qu'il est possible de choisir le sien.
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Du récit autobiographique d'Hervé Chabalier, Philippe Godeau fait un film profondément généreux, entre fiction et témoignage. (...) François Cluzet, sombre, secret, tendu, ironique, laisse affleurer une sensibilité, une douleur, une humilité bouleversante, tout comme Michel Vuillermoz, perdu pour lui, offert aux autres, d'une grâce incroyable. Leur échange est comme un passage de témoin (...). Le dernier pour la route est animé par cette flamme.
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Cette transposition du livre-témoignage d'Hervé Chabalier (patron de Capa) par le producteur Philippe Godeau traite frontalement, avec sobriété et une évidente ambition pédagogique, de cette addiction si répandue. Tout en intériorité, la force fragile incarnée, François Cluzet sert admirablement la cause.
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François Cluzet prouve l'étendue de son talent d'acteur dans Le Dernier pour la route, de Philippe Godeau, adaptation du livre autobiographique d'Hervé Chabalier (éd. Robert Laffont, 2004). (...) Quelques clichés mélodramatiques, comme l'amourette que noue le héros avec une jeune alcoolique jouée par Mélanie Thierry, n'empêchent par cette histoire vraie de sonner suffisamment juste pour que le spectateur sorte de la salle avec la furieuse envie de se mettre à l'eau plate.
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Philippe Godeau. (...) Comme réalisateur, il signe son premier long-métrage avec Le Dernier pour la route, adaptation du livre autobiographique d'Hervé Chabalier, chronique d'une cure de désintox d'un alcoolique. A ne pas creuser assez la douleur du repenti, le film reste trop sage. Mais il bénéficie, dans un second rôle, d'un Michel Vuillermoz excellent et d'une mise en scène soignée. C'est déjà pas mal.
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Pédagogique à l'extrême, le long métrage réalisé par le producteur Philippe Godeau détaille le processus de la cure étape par étape. Contre toute attente, c'est justement ce côté documentaire ou, du moins, documenté qui suscite le plus d'enthousiasme. Du coup, on passe sur les défauts (personnages étonnamment peu abimés, romance inutile...) et on apprécie sans rechigner des dialogues qui sonnent souvent juste et une troupe d'acteurs formidables.
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Ces saillies d'humour noir, la force du sujet et un bon casting font l'intérêt relatif d'un film inégal et rehaussent son registre de théâtre filmé un peu convenu.
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D'une incontestable honnêteté, servi par des acteurs qui font bien leur travail, le film de Philippe Godeau ne parvient pourtant pas à transcender son sujet, à briser sa propre dépendance à son égard, à l'emmener véritablement autre part qu'à l'endroit où son programme le destinait.
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Sobriété de la mise en scène également, qui ne fait pas de vague mais cerne habilement tous les protagonistes à la manière d’un huis-clos classique. On regrettera justement les écarts à cette unité de lieu et de temps, dont les symptômes sont ces malheureux flashbacks, censés illustrer la dépendance d’Hervé, et qui nous éloignent du propos en se fourvoyant dans un voyeurisme vain et rabâché. Ne pas connaître le passé du personnage, en plus d’être une originalité, aurait permis une adhésion plus forte à cet homme et ses tourments potentiellement universels.
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La lutte contre l'alcoolisme du journaliste Hervé Chabalier (François Cluzet, irréprochable) ressemble souvent à un long message de prévention du ministère de la Santé. Avec cours magistral sur les ravages de la boisson, suivi de cas pratiques édifiants... Entre deux scènes lourdement démonstratives, Le Dernier pour la route trouve un peu de mystère grâce à Mélanie Thierry, étonnante dans son incarnation de l'abandon et du dégoût de soi
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Le film repose sur un problème majeur qui entache le tout : sa direction artistique niveau France 2, appât à débats. Il faut dire qu'il s'agit du premier film du producteur Philippe Godeau. Et à voir sa façon de laisser éclairer les plans de son film, on se dit qu'il approuve cette filiation télévision ou qu'il a repéré son chef opérateur sur un MySpace d'apprentis techniciens. Même s'il a bien compris qu'un film avait un début et une fin, il a plus de mal à nous transmettre des sensations. Peut-être aurait-il dû s'essayer au court-métrage avant de nous délivrer ce long. C'est du cinéma bavard, de la radio presque, ou plutôt un spot de prévention contre l'alcoolisme.