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Si Les Beaux Gosses a bien des airs d’American Pie made in France, c’est avant tout un film très personnel qui brasse des influences diverses : Larry Clark (Kids) pour le côté naturaliste et cru, Patrick Schulmann (P.R.O.F.S.) pour l’héritage franchouillard assumé, les BD Fluide Glacial pour l’esprit punk et régressif. D’autant plus tordant qu’il est à peine caricatural, Les Beaux Gosses dresse en creux un portrait terrible de l’adolescence, cet âge où les pulsions hormonales se heurtent aux limites d’un physique souvent ingrat et d’un mental friable. Derrière son apparente nonchalance, le mol Hervé subit à la fois son prénom et une mère envahissante (Noémie Lvovsky, décidément taillée pour la comédie) qui lui demande chaque jour s’il s’est bien branlé ! Déjà culte.
Toutes les critiques de Les beaux gosses
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La vie d’un ado est un décalage permanent, un pas en avant, deux pas en arrière. Si le réalisateur s’attarde quelque peu sur les particularités physiques de ses personnages - le nez trop gros, les boutons, les cheveux gras, les apareils dentaires, la voix en pleine mue-, c’est pour mieux montrer qu’elles reflètent un état intérieur chaotique. Non il ne faut laisser personne dire que 15 ans est le plus bel âge de la vie : cette chronique de mœurs en témoigne avec une fraîcheur, un humour et un sens de l’observation réjouissants !
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Pour son premier long-métrage très applaudi, l'auteur de BD de 31 ans manie la caméra aussi habilement que le crayon. Et réussit là où tant de comédies d'ados ont récolté de mauvaises notes : on est loin de la bluette romantico-gnangnan, sans pour autant sombrer dans la farce potache et vulgaire façon American Pie. Riad Sattouf esquisse une étude de moeurs naturaliste, un humour corrosif formidablement dialogué, des situations crues mais jamais grossières.
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Dessinateur de BD poilantes, Riad Sattouf passe avec succès derrière la caméra. Sa verve comique, son sens du trait juste crèvent l'écran dans cette plongée en adolescence qui revisite le genre en lorgnant davantage du côté du réalisme cru à la mode SuperGrave que vers le bling-bling frimeur de LOL. Bienvenue dans la vraie vie.
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A quoi ressemblerait un remake de Diabolo Menthe, vu du côté des garçons et qui substituerait l'humour à la sentimentalité ? Peut-être aux Beaux gosses.
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Voici un film rare qui réconcilie divertissement et subtilité, gaieté et amertume, esprit potache et justesse de touche. Un film frais comme un gardon, capable de mettre le spectateur en joie à partir d'une réalité pourtant maussade et d'une intrigue rebattue. (...) Tout cela semble déjà vu. Mais quel sens de l'observation, du détail, du timing !
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La force du film réside dans son drôle de réalisme décalé. Il ne s'agit pas de décrire la société d'aujourd'hui, mais de dire des angoisses de toujours. Avec sa voix grave, ses doutes et ses convictions, Vincent Lacoste, le jeune amateur qui joue le rôle principal (il faudrait citer l'ensemble de la distribution, épatante), est parfois plus adulte que ceux qui l'entourent. Il y a fort à parier que ses interrogations ne le quitteront jamais, comme elles n'ont pas tout à fait quitté les spectateurs adultes du film. Les Beaux Gosses ? Un film d'ados pour tous les âges.
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Sorte d'anti-Boum et de Supergrave à la française, ce film potache ne donne pas envie de retomber en enfance. Derrière les rires et les grosses vannes, le réalisateur, connu pour ses BD, dessine un portrait quasi sociologique de cet âge ingrat qui n'incite pas à crier "Puberté, puberté chérie"!