Toutes les critiques de Un Ange À La Mer

Les critiques de Première

  1. Première
    par Bernard Achour

    (...) il passe sur Un ange à la mer comme un frisson de poésie tragique où le fléau du sentimentalisme n’a pas davantage droit de cité que celui de la condescendance ou de l’idéalisation. Pour évoquer les tourments du jeune Louis (Martin Nissen, superbement dirigé), gamin solaire auquel son père dépressif confie la responsabilité monstrueuse de préserver un insoutenable secret, Frédéric Dumont déploie des trésors de cruauté, de cocasserie, d’imaginaire et de réalisme. Leur combinaison révèle un authentique tempérament de cinéaste, de conteur et d’observateur. Porté par une photographie numérique à la texture soigneusement dosée, l’ensemble manque certes un peu de densité mais assure un effet de persistance rétinienne et émotionnelle étonnamment durable.

Les critiques de la Presse

  1. A voir à lire
    par Marine Bénézech

    Un ange à la mer retrace donc la prise de conscience d’un enfant de la violence des adultes, lorsque ceux-ci ne maîtrisent plus leur existence. Victime mais combattif, le jeune Louis prend sa place au sein de la famille, cherchant sans cesse son père. La mère, incarnée par la douce Anne Consigny, elle aussi dévastée par le drame de son époux, tente de protéger du mieux qu’elle peut son fils. Ce premier long-métrage évite ainsi un manichéisme moral et présente des personnages complexes et surtout imparfaits, ce qui fait indéniablement leur charme.

  2. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Frédéric Dumont, dont c'est le premier film, se délivre ici du traumatisme qui a marqué son enfance, mais manque de distance par rapport à son sujet.
    En prenant le parti de la littéralité, renforcée par un découpage très classique, et la récurrence d'une poésie amère que récite le jeune Louis, il s'enfonce dans un pathos qui va crescendo, sans laisser de liberté ni à l'imagination du spectateur, ni à Olivier Gourmet qui doit se contenter, sauf pour quelques accès de folie sadique, de porter du début à la fin son masque de chien battu plein de colère rentrée.
    Dans le rôle de l'épouse d'abord solidaire, puis dépassée par les événements, et enfin démissionnaire, Anne Consigny n'a guère plus de possibilité : nageant dans une piscine pour se ressourcer, couchant avec un amant pour se libérer de la pesanteur qui la gagne elle aussi, elle est mise au service d'images toutes faites.

  3. Le JDD
    par Barbara Théate

    La cruauté et l’égoïsme de ce père envers son jeune fils sont difficilement soutenables. Le dénouement est carrément glauque et traumatisant.

  4. Le Parisien
    par Pierre Vavasseur

    Pour son premier long-métrage de fiction, on ne pourra pas reprocher à Frédéric Dumont, jusqu’alors auteur de documentaires tournés à l’étranger, d’avoir manqué de courage.
    Son film, par ailleurs fort bien joué par son trio d’acteurs principaux, raconte comment un enfant heureux plonge lentement en enfer après les confidences de son père, plombé par le désespoir. Au final, vous êtes assuré de finir KO debout de tristesse.