"Véritable bric-à-brac de mythes, pas une merveille, farci aux effets-spéciaux..." Le film d'aventure de Ron Howard et George Lucas n'avait pas conquis la rédaction !
Alors que Willow s'apprête à revenir sur Disney+, toujours incarné par Warwick Davis (mais cette fois dans une série et entouré d'un nouveau casting), le long métrage original revient en ce mardi soir sur Gulli. L'occasion de fouiller dans les archives de Première... et d'avoir une drôle de surprise dans le numéro de décembre 1988 : si Willow est aujourd'hui considéré comme un film culte par toute une génération, à sa sortie, l'accueil était bien moins positif ! Dans sa critique, Stella Molitor expliquait pourquoi elle n'avait pas succombé à ce film de fantasy mis en scène, à grands renforts d'effets spéciaux, par Ron Howard à partir d'un scénario de Bob Dolman, écrit d'après une histoire imaginée par George Lucas. Voici sa critique :
La série Willow sera totalement connectée au film culte de 1988"Les derniers films produits par George Lucas ne sont pas des merveilles. Après le canard délirant et sympathique de Howard the Duck, mais qui ne tenait pas la distance, et Labyrinth, qui en a exaspéré plus d'un par son côté gnan-gnan et sa quincaillerie, voici Willow. Véritable bric-à-brac de mythes, le film est un melting-pot du fantastique et brasse tout un tas de personnages pseudo-légendaires, marinés à la sauce "heroic fantasy" et farcis aux effets spéciaux. Des nains, les Nelwyns, y côtoient des géants, les Daikini. on trouve aussi quelques créatures liliputiennes, quelques monstres, une ou deux fées, une méchante reine. Pour finir, le scénario se sert à bon compte de l'histoire de Moïse, bébé prophète dérivant vers son destin. Cela donne au mieux quelque chose comme Trois hommes et un couffin de bande dessinée : Willow, un nain (Warwick Davis), et Madmartigan (Val Kilmer), un baroudeur, se repassent interminablement le bébé (une petite fille) à sauver. Mortelle randonnée !"
Quelques pages plus loin, Jean-Paul Chaillet racontait sa visite des studios Industrial Light and Magic, la société justement chargée de concevoir les VFX des productions de Lucas (entre autres), à côté de San Francisco. Sans pouvoir raconter la fabrication des effets spéciaux d'Indiana Jones et la dernière Croisade, prévu six mois plus tard au cinéma (il évoquait tout de même une cascade en zeppelin, et des maquettes de toutes tailles pour finaliser cet effet), ni ceux de Cocoon II, de S.O.S. Fantômes 2 ou d'Abyss, de James Cameron, également en cours de création, il revenait en revanche en détails sur la fabrication d'une scène en particulier de Willow : "la transformation intégrale d'animaux dans la séquence de magie ratée. On y voit une chèvre devenir autruche puis paon, tortue, tigre et enfin femme." Il donnait alors la parole à Doug Kay, chargé de concevoir ce passage : "Le défi, était de faire quelque chose de jamais vu, de montrer les animaux dans leur intégralité et sans plan de coupe." Chaillet poursuivait alors : "Trois mois de travail ont été nécessaires pour la création des animaux, l'étude sur écran de leur anatomie et de leurs mouvements. Doug Kay est fier d'ajouter que son département est le premier à être capable de simuler, dans un film commercial, des images et de les peindre ensuite sur la pellicule au moyen d'un laser commandé par ordinateur. Ca a l'air compliqué, mais à écouter les divers responsables d'ILM, c'est enfantin ou presque..."
Voici la bande-annonce de Willow :
Warwick Davis : "Je serais ravi de revenir dans l'univers magique de J. K. Rowling"
Commentaires