"Cela a peut-être été désagréable… et maintenant embarrassant... Mais tout le monde pratiquait le "sexe transactionnel" à l'époque".
Le second procès de Harvey Weinstein vient de débuter et la défense du nabab déchu d'Hollywood est pour le moins étonnante. Ses avocats ont affirmé au Jury, hier (via Variety), qu'il n'y avait absolument aucune preuve contre leur client et que chaque femme qui témoignera dans ce procès est "une actrice qui jouera un rôle à la barre – le tout pour correspondre au récit de #MeToo". Un mouvement qu'ils ont défini comme un "astéroïde qui a explosé comme une supernova..."
Selon les défenseurs de Harvey Weinstein, il faut se "préparer à entendre une fusée d'allégations fausses et indémontrables", émanant de femmes qui, selon le producteur, ont accepté d'avoir des relations sexuelles consenties avec lui mais qui, des années plus tard, se sentent gênées et mentent sur ce qui s'est réellement passé.
"Regardez mon client : ce n'est pas Brad Pitt ou George Clooney. Pensez-vous que ces belles femmes ont couché avec lui parce qu'il est sexy ? Non, c'est parce qu'il est puissant" ont d'abord balancé les avocats de Weinstein avant de préciser que, si Hollywood a changé aujourd'hui, "à l'époque, le sexe transactionnel était banal. Le sexe était une marchandise pour des hommes riches et puissants comme mon client. Et d'ailleurs, cela avait même un surnom à Hollywood : le Casting Couch (le casting sur canapé)."
Sans tourner autour du pot, Harvey Weinstein et son équipe ont ainsi expliqué comment le "sexe transactionnel" était monnaie courante et que "cela a peut-être été désagréable… et maintenant embarrassant... Mais tout le monde le pratiquait. Tout le monde couchait. Il l'a fait. Ils l'ont fait."
Bande-annonce de She Said, le film sur l'affaire WeinsteinAvant #MeToo évidemment, qui a eu pour effet de transformer le célèbre producteur en "Chernobyl de Hollywood", le plaçant dans le rôle "radioactif fumant du méchant".
Et les femmes qui accusent Weinstein ? Les avocats insistent et qualifient ainsi "ce procès #MeToo comme la suite de Casting Couch ! Elles joueront le rôle des demoiselles en détresse face à la bête. Mais elles vont se mentir à elles-mêmes, à vous, à ce tribunal. Leur hypocrisie sera pleinement exposée durant ce procès."
A l'inverse, l'accusation a brossé un tableau radicalement différent de Harvey Weinstein, affirmant que l'ancien patron de studio a utilisé des réunions d'affaires comme couverture pour agresser sexuellement des femmes pendant des décennies. Le pouvoir de Weinstein lui a ainsi permis de profiter des espoirs de jeunes aspirantes à rejoindre l'industrie du divertissement en les agressant et en les harcelant.
Le second procès de Weinstein va se tenir pendant plusieurs semaines à Los Angeles. Le producteur fait face à onze chefs d'accusations et risque jusqu'à 100 ans de prison.
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