Rencontre avec le réalisateur de la comédie de gangsters portée par Michelle Pfeiffer et Robert de Niro.
C’est à la Cité du Cinéma, le Hollywood-sur-Seine d’Europacorp construit à Saint-Denis, que le plus américain des cinéastes français a réuni les journalistes pour parler avec enthousiasme de Malavita, sa comédie acide sur une famille de mafieux repentis produite par Martin Scorsese, accompagné du couple star du film, Michelle Pfeiffer et Robert De Niro.
"Un regard sur la mafia des années 70"
Hommage ou caricature ? "Dans le film je me moque gentiment de tout le monde. C’est un regard sur la mafia des années 70, cette mafia qu’on a tous adorée au cinéma. Au fond Malavita c’est un peu ces mafieux des années 70 qui ont vieilli, on voit ce qu’ils sont devenus. J’ai rien inventé.", déclare Luc Besson, enthousiaste. Ce mafieux qui a vieilli c’est, bien sûr, Robert de Niro, ou plutôt Giovanni Manzoni à l’écran, un repenti qui écrit ses mémoires planqué en Normandie avec sa famille. Du Parrain 2 à Mafia Blues, en passant par Les Affranchis, la carrière de l’acteur est pavée de personnages de criminels italiens. Une carrière signature, abordée à travers nombre de clins d’oeil dans Malavita. Notamment dans cette scène étrange, où Robert de Niro se rend au cinéma pour regarder… les Affranchis. "C’était marrant de me voir à l’écran, même si on entend juste le son", s’amuse l’acteur de 70 ans.A ses côtés, Michelle Pfeiffer, dont la filmo est également marquée par un film culte du genre : elle était la femme d’Al Pacino dans Scarface, incarne ici encore l’épouse du malfrat : "J’adore ces personnages de femme de mafieux, même si je ne me suis pas vraiment éclatée dans le rôle d’Elvira dans Scarface. En revanche j’ai adoré mon personnage d’Angela dans Veuve mais trop. D’ailleurs Malavita c’est un peu ce que serait devenue Angela 25 ans plus tard." Une interprétation mémorable qui avait valu à la star une nomination aux Golden Globes en 1988. Dans Malavita, pas de veuvage à l’horizon pour Michelle, mais une relation maritale pimentée en situations cocasses.
"Malavita, c’est d’abord une comédie familiale"
"Il y a beaucoup de films de mafia individuels, sur la trahison, le meurtre, etc. Là, pour une fois, ce n’est plus la question. Dans Malavita c’est la dimension familiale qui est intéressante, parce qu’il y a ce regard 'Hors mafia'. C’est avant tout l’histoire d’une famille soudée, d’un déracinement. Même le chien fait partie de la famille !", explique Luc Besson. Le réalisateur s’est éclaté à réaliser cette adaptation du livre de Tonino Benacquista : "J’ai pris beaucoup de plaisir à tourner Malavita, ça m’a beaucoup fait rire. Pour une fois je me suis autorisé à faire une comédie. D’habitude j’aime bien faire un peu d’humour dans mes films. C’est un peu un antidote quand tout devient trop sérieux, trop grave. Reste que Malavita est une comédie violente, très noire." Pour cause, en dépit de son ton faussement léger (des personnages se font quand même généreusement tabasser) et humoristique, le film écope d’un avertissement. Une façon de rappeler que repentie ou pas, cette famille peu commune est loin d’avoir perdu ses mauvaises habitudes.
Malavita sortira le 23 octobre en salles
Laëtitia Pinon
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