Manglehorn, le nouveau long-métrage (lire notre critique) d'Al Pacino met en scène l'histoire d'un vieux serrurier, d'une insensibilité et d'une morosité alarmantes qui au détour d'une opération chirurgicale de son vieux chat malade va oublier son amertume et ses remords du passé pour tenter de vivre. Loin de cette chronique cinématographique, dans la vraie vie Al Pacino a lui tiré un trait sur ses démons du passé et revient dans les colonnes de Gala sur ses années de gloire et d'excès, son enfance dans le Bronx, ses débuts, ses amours et fait le bilan de sa vie : "Je suis un survivant" analyse-t-il.Depuis ses débuts en 1969 avec Me, Natalie, Al Pacino n'a jamais quitté le grand écran. Acteur un jour, acteur toujours, à 75 ans, Al Pacino ne se voit pas arrêter un jour : "C’est parce que j’ai pris du recul par rapport à l’industrie cinématographique que je prends de plus en plus de plaisir à faire l’acteur. Après quarante ans de carrière, je pourrais arrêter de tourner sans regrets. J’ai connu des hauts et des bas. Seule la connexion aux autres, à des partenaires de tournage, à un public, me motive encore" explique-t-il à l'hebdomadaire.Amoureux du cinéma, Al Pacino n'a pourtant jamais caché l'être beaucoup moins des à côtés : "Devenir riche et célèbre ne m’a jamais intéressé : la seule chose qui a toujours compté pour moi, c’est de jouer" expliquait-il dernièrement dans les colonnes de Paris Match. Aussi, en 1972, quand il découvre soudainement la célébrité après Le Parrain, Al Pacino n'est pas préparé ("J'avais des problèmes avec toute cette attention", The Sun) et malgré le conseil de celui qu'il décrit comme son mentor Lee Strasberg ("L'acteur et coach Lee Strasberg m’a calmé en m’assénant ceci : 'Mon cher, il n’y a qu’une solution à tes problèmes : adapte-toi à ta nouvelle situation'", Gala), le début de la gloire n'est pas facile à gérer et Al Pacino vit son non-anonymat nouveau à grand renfort de drogues et alcool à tel point qu'il reconnait aujourd'hui ne garder qu'un souvenir flou de ces années ("J'étais un gros buveur, ça c'est sûr, ma carrière a explosé dans les années 70 et, j'en suis désolé, mais je ne me souviens pas de grand chose de cette période", The Sun).Aujourd'hui sobre ("Je ne bois plus. Par le passé, j’étais si dépendant que je pouvais engloutir n’importe quoi. Aujourd’hui, lorsque je tiens un verre pour les besoins d’un film, il est rempli de thé !", Gala), Al Pacino peut faire le bilan de ses années de gloire et il reconnait, dans les volutes de ses excès, être fier de son parcours, de ses débuts difficiles dans le Bronx et la pauvreté jusqu'à sa consécration hollywoodienne et ses enfants, surtout : "Mes enfants sont sans doute ma plus belle réalisation. Mon parcours, aussi. J’ai commencé le métier d’acteur parce que j’avais faim. J’ai été élevé dans un appartement sordide, dans le Bronx. Après le divorce de mes parents, ma mère et mes grands-parents maternels ont assuré mon éducation. Je n’avais pas d’autre loisir que de traîner en bas de notre immeuble. Puis, j’ai découvert le théâtre à dix-sept ans, je jouais jusqu’à seize spectacles par semaine. A la fin de chaque représentation, je faisais la quête avec un chapeau pour me nourrir. Je me suis pas mal débrouillé, on peut même dire que je suis un survivant" conclut-il.L'histoire de Manglehorn : A.J. Manglehorn, un serrurier solitaire vivant dans une petite ville américaine, ne s’est jamais remis de la perte de l’amour de sa vie, Clara. Obsédé par son souvenir, il se sent plus proche de Fanny, sa chatte, que des gens qui l’entourent et a choisi de trouver du réconfort dans son travail et sa routine quotidienne. Malgré tout, il entretient des relations humaines fragiles en maintenant un contact intermittent avec son fils Jacob, sa petite-fille et surtout Gary, ancien toxico qu’il a pris sous son aile. Manglehorn a entrepris de construire une étrange amitié amoureuse avec Dawn, employée de banque au grand cœur. Mais saura-t-il trouver la bonne clé pour se libérer à jamais des secrets du passé ?La bande-annonce de Mangelhorn, aujourd'hui au cinéma : MC
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