Manfred Karge est né le 1er mars 1938 à Brandenburg au bord de la Havel. Après sa formation en art dramatique à Berlin, il intègre le Berliner Ensemble, un théâtre fondé par Bertolt Brecht et dirigé par sa veuve, Hélène Weigel. Peu après, c’est au tour d’un certain Matthias Langhoff de rejoindre la troupe. La première collaboration, fortement encouragée par Weigel, entre Karge et Langhoff dans la mise en scène de la pièce Le petit Mahagonny est un énorme succès. Ils n'hésitent pas à donner une nouvelle approche de Brecht totalement libérée de tous les dogmes et des interprétations jusqu’alors connus.A cette même période, Karge commence à se faire un nom en tant que comédien aussi bien sur les planches du théâtre que sur grand écran.En 1969, toujours accompagné de son acolyte Langhoff, il quitte le Berliner Ensemble pour intégrer la Volksbühne et travaille sous la direction de Benno Besson. Il joue dans plusieurs pièces mises en scènes par ce dernier, notamment Hamlet. Karge collabore une nouvelle fois avec Langhoff dans de grands projets de mise en scène à l’instar de La Bataille (1977) écrite par Heiner Müller, La Cerisaie de Anton Tchekhov (1983), Rivages abandonnés ou encore Frédéric Prince de Hambourg (1984).Manfred Karge quitte ensuite la Volksbühne pour travailler au Schauspielhaus de Bochum sous la direction de Claus Peimann, qu’il suivra au Burgtheater de Vienne où il met en scène plusieurs auteurs comme Horvath, Brecht et Jelinek.Il écrit également plusieurs pièces notamment Max Gericke ou du pareil au même, qui devient la pièce fétiche de Michel Raskine. Ce dernier décide de la mettre en scène tous les dix ans. En 1995, tout le monde est sous le charme de l’actrice Marief Guittierincarnant magnifiquement cette jeune veuve qui se trouve contrainte de prendre l’identité de son mari afin de subvenir aux besoins de sa famille pendant la crise économique de 1929. « Elle invente une voix et des gestes irréfutables, issus des plus extrêmes situations de l’existence dans les plus âpres conditions possibles », comme dirait la critique.Dans La Conquête du pôle sud (1987), il aborde la question du rêve à travers l’imaginaire de quatre chômeurs. L’année 1993 marque le départ de Karge du Burgtheater et son retour à Berlin où il devient le directeur de l'Institut de Mise en Scène de la Haute Ecole de Théâtre Ernst Busch dans laquelle il est également enseignant jusqu’en 2002. La même année, sa pièce Faust est présentée pour la première fois au Festival d’Art de Weimar. Dans une nouvelle mise en scène de Jean-Christophe Hembert, cette pièce a été présentée à Lyon près d’une dizaine d’années après sa première représentation. Il rejoint ensuite Claus Peimann au Berliner Ensemble, dont il prend la direction en 2000 et continue à faire partie de la troupe en tant qu’auteur et metteur en scène.
Nom de naissance | Karge |
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Genre | Homme |
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