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Il y a un lien de parenté évident entre Canine, de Yorgos Lanthimos, et Attenberg. Mais cette comparaison ne joue pas en faveur d’Attenberg, dans lequel la réalisatrice grecque pousse la licence poétique jusqu’aux limites de la performance et de l’art conceptuel. L’idée consiste à observer quelques spécimens humains comme des insectes, à la manière du naturaliste David Attenborough, dont les documentaires passent en boucle sur la télé de l’héroïne. Quand cette dernière ne s’identifie pas aux animaux, elle parle beaucoup. Et son discours ne suffit pas à donner une cohérence à ce cinéma qui se regarde créer. Il y a beaucoup de références plus ou moins ostentatoires (à Buñuel autant qu’à Bresson), mais elles ressemblent surtout à des appels pour obtenir l’approbation de micropublics ciblés. Ceux-là s’y retrouveront peut-être, mais une grande majorité se sentira exclue
Toutes les critiques de Attenberg
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Attenberg appartient en quelque sorte à une lignée de films récents et enthousiasmants (...) qui conjuraient des affres proches avec le même goût pour les jeux et les rituels, et donc, avec la même confiance absolue dans la mise en scène. Confiance rare et précieuse, fil rouge tendu dans la nuit qu'il faut continuer à suivre, maintenant comme jamais.
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Le film trouve sa musicalité en avançant par petites séquences, comme au coup par coup.
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Comme rarement, un tel film donne l’impression simultanée d’une grande épure (resserrement des affects, rigueur scénaristique, absence de sous-intrigue et de contexte sociétal) et d’un entrelacs de formes et d’expressions (notamment dans son flirt incessant avec la chorégraphie, voire le happening)
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C'est le récit d'une initiation où l'on ne sait plus très bien ce qui est doux et ce qui est violent, ce qui est impudique et ce qui ne l'est pas.
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Etrange portrait d’une jeune fille décalée, Attenberg mêle adroitement passages humoristiques et réflexions sur la nature humaine dans une ambiance dépressive du plus bel effet. Une curiosité.
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Siamoises dans l’âme, deux jeunes filles s’interrogent sur l’art d’embrasser avec la langue, d’aimer un homme et de le combler, de trouver une place dans une société mondialiste. Leur complicité craintive de l’avenir se traduit par des danses saugrenues, saynètes rythmant le film comme autant de strophes inspirées. Amateurs de bluettes linéaires s’abstenir : le premier film de cette jeune plasticienne conjugue théâtre, chorégraphie, art vidéo, body language. Une révélation jubilatoire.
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Un paradigme de cinéma autarcique et autiste qui a, hélas, ses adeptes.