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(...) Cellule 211 joue constamment avec nos nerfs et distille une bonne dose de suspense et de rebondissements. Pas étonnant que le film ait cartonné et fait la razzia aux Goyas (...)
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Monzón joue avec nos nerfs, installe des suspenses en cascade et ne perd jamais de vue le fond de son propos sur les apparences trompeuses des valeurs humaines.
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Mais, on le sous-entendait plus haut, Cellule 211 vaut mieux qu'un Haute sécurité ibérique. Le langage télévisuel de Monzon, tout en gros plan, caméra mobile et vitesse du récit, débouche sur une sobriété dans la tension, une simplicité dans l'émotion, qui tranche avec ce que le genre nous a récemment proposé (l'expérimental Hunger, les intentions sentencieuses du Prophète, le fish-eye pathétique de Mesrine...). Ce n'est pas grand-chose, mais la décision courageuse de laisser en hors champ la mort de certains personnages-clés, ou cette prise de pouvoir du héros finement relayée par une simple bascule de point, témoignent d'une approche réfléchie du sujet, ou tout du moins de vrais choix cinématographiques. Aidé par un scénario moins simpliste qu'il n'y paraît, ce qui avait commencé comme une révolte de prisonniers va même se déchirer aux 2/3 en même temps que son héros. En égarant la boussole qui le maintenait littéralement sous contrôle, le film ne va pas en devenir pour autant imprévisible, simplement son centre de gravité va obliquer de l'extérieur des personnages vers l'intérieur. Et précipiter leur chute. Un déplacement des enjeux qui ne suffit pas à libérer Cellule 211 de sa gangue de téléfilm, mais le sauve de l'indifférence polie à laquelle on le croyait condamné.
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Cette cellule 211 - dans laquelle on angoisse et on souffre - se rapproche, en version plus speedée, du « Prophète » de Jacques Audiard, mètre-étalon du film de prison, enfin du thriller carcéral, désormais sous-genre à part entière. Maillon faible au début du récit, le jeune maton parcourt, vitesse grand V, un chemin qui le mène à la tête de la révolte... Le réalisme et la sobriété de la mise en scène n’empêchent pas le suspense, la puissance et la tension qui parcourent le film du début à la fin. Film d’action redoutablement efficace, « Cellule 211 » a aussi l’ambition de dénoncer les conditions de vie des prisonniers, un contexte politique pernicieux (les prisonniers politiques de l’ETA sont intouchables). Au sein d’une interprétation homogène très convaincante, le comédien Luis Tosar, gueule de démon sur corps bodybuildé, s’impose comme un terrifiant chef de guerre, au final plus honorable que les politiques.
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Sans verser dans le message social, sans tomber dans les clichés, le film montre que la prison est un univers de force : autorité, violence, hiérarchie, brutalité, ruse. L’amitié d’un détenu dangereux et d’un jeune gardien est, surtout, une initiation à la vie : car celle-ci, entre les hauts murs, est un concentré de ce qui se passe à l’extérieur. La prison est bien le bouillon Kub des rapports sociaux… Le film a raflé huit Goya (les César espagnols), avec raison. C’est du beau cinéma, intuitif, précis et passionnant.
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On en sort un peu déçu, tant par la mise en scène que par l'intrigue qui n'est pas toujours vraisemblable.
Cellule 211