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Il manque donc le "Deus" au titre de ce film, justement parce que, dans cette histoire, il n’est pas si aisé que cela de déterminer qui est le "Dieu issu de la machine", celui qui tire les ficelles et manipule le destin. On pense d’abord au Steve Jobs d’opérette incarné par Oscar Isaac, reclus dans une demeure qui hésite entre les créations architecturales de Frank Lloyd Wright, le bunker antiatomique et la base secrète de savant fou. Nathan aime la bière, les abdos et la compagnie de ses "bons potes", ces salariés qui gagnent le droit de lui rendre visite. Oui ça pourrait être lui ce nouveau Dieu, créateur de robots féminins sidérants de beauté qui s’éveillent à la conscience. Mais ce pourrait aussi être le robot lui-même, déesse technologique appelée à dépasser le maître parce que capable de se libérer de son joug. À moins que ce ne soit le petit employé du mois, qui ne paie pas de mine mais ne veut pas non plus se laisser éternellement sadiser par son patron pervers narcissique… Outre les femmes robots nues (une très belle idée de cinéma), la force d’"Ex_Machina" tient à ce simple constat : à l’heure des "transhumanistes" de la Silicon Valley, les génies fous rêvant de devenir Dieu ne relèvent plus tout à fait de la science-fiction, ce qui permet à Alex Garland de se réapproprier un thème vieux comme Isaac Asimov (la machine qui s’affranchit de l’homme) sans devoir se confronter au problème de l’originalité. Le reste est une question de qualité d’écriture, de subtilité de ton, d’ingéniosité sur le plan de la direction artistique (sensationnelle) et de capacité des acteurs à se montrer divertissants. Que la meilleure séquence de l’un des meilleurs films de SF contemporains soit celle où Oscar Isaac remue les fesses face caméra sur un énorme beat funk en dit long sur la singularité et la pertinence de ce projet hors normes.
Toutes les critiques de Ex Machina
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pour une première réalisation, Garland est sûr de lui. Ses dialogues rares et tranchants et sa réalisation méticuleuse captivent. Le trio de héros est de haut niveau.
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Le drame intelligent le plus séduisant de l'année.
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Très intelligent et agréablement sentencieux, le film de Garland transcende les imperfections humaines grâce à des images magnifiques, à une écriture ingénieuse et des performances fortes et mémorables.
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Cette fable d’anticipation propice à une approche réflexive sur l’I.A, si elle manque certes un peu d’originalité, s’avère assez fine et cérébrale pour ne pas décevoir.
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Une pointe d'intelligence en plus aurait été parfait.
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À l'heure où science-fiction rime trop souvent avec blockbuster hystérique, retrouver le genre sous la forme d'un conte d'anticipation soigné et respectueux du spectateur est un petit plaisir qui ne se refuse pas.
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"Ex Machina" montre qu'il reste encore de la vie dans les récits d'intelligence artificielle.
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Creusant le sujet très en profondeur, ce film parvient à concrétiser d’une manière quasi pédagogique, l’évolution probable de nos ordinateurs vers une faculté d’analyse, de synthèse et de décision qui les mènera à une totale autonomie.
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Je sais, je sais. Vous avez vu tous les films sur l'intelligence artificielle avant. Mais jamais de ce type-là. Garland est excellent pour des discussions ethniques sur ce qui définit l'humanité. Ou le manque d'humanité.
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Petit huis clos d’anticipation au budget inconséquent pour le genre, "Ex Machina" ne fera probablement pas grand bruit au box-office ; pourtant sa force symbolique et l’inventivité d’Alex Garland méritent au minimum le coup d’œil, au mieux une distinction méritée parmi les œuvres récentes de la science-fiction.
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Pendant que Garland essaye de provoquer notre cerveau, il divertit et abandonne à temps la science et la philosophie pour la romance et l'action.
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C'est aux codes du thriller que le cinéaste a emprunté ses armes afin de rendre ce huis clos à trois personnages particulièrement prenant.
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Pour un débutant, le réalisateur fait preuve d’une maîtrise et d’une sobriété étonnantes dans ce contrôle de l’espace.
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Assez divertissant jusqu'à sa fin prévisible (et sans surprise mysogyne).
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Malgré ses bégaiements, "Ex Machina" accroche peu à peu et fait monter la pression.
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Malgré son appartenance à une science-fiction dite d’anticipation, "Ex Machina" se trouve ainsi trop appesanti par sa mise en scène verrouillée et ses incessantes citations bibliques pour parvenir à inventer quoi que ce soit.
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C'est la version ciné d'un iPhone : petit, qui a l'air cher et avec un côté survendu.
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Bien que lent et bavard, ce huis clos futuriste séduit par son atmosphère inquiétante et paranoïaque mais aussi par sa relecture du mythe de Frankenstein, en montrant l’émancipation inéluctable d’une créature devenue autonome et capable de manipulation pour gagner sa liberté.
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Un huis clos de science-fiction pour le moins intriguant qui lorgne du côté de "Her", avec son ordinateur amoureux, et de Frankenstein, avec ses créatures inventées. Le tout dans une ambiance kubrickienne parfois déroutante, mais savoureusement glaçante.
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Petite tentative de SF par le scénariste des meilleurs Danny Boyle, stimulante dans ses enjeux mais convenue dans son traitement.
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Le fantastique, qui se mêle à la technologie réaliste actuelle, crée une atmosphère étrange et forte. Le scénario est moins sophistiqué. Il ne creuse pas tous les mystères qu'il suggère.
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Si l’on devine sans mal vers quel genre de dénouement tout cela chemine, l’intrigue tisse ses péripéties twistées avec une rouerie très assurée.
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Le thème de l’intelligence artificielle est ici prétexte à un huis clos reposant sur une interprétation irréprochable.
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Oscar Isaac par sa gouaille indéniable, celui-ci donne un peu de saveur à cette fable fabriquée, qui touille des concepts rebattus sur l’intelligence artificielle et ses dérives.