Toutes les critiques de Jeunesse (Le Printemps)

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Passé maître dans l’art du documentaire au long cours, le chinois Wang Bing explore le quotidien de Zhili, cité entièrement dédiée à la confection textile, où des jeunes garçons et filles viennent travailler jour et nuit dans le but de s’acheter une maison, monter leur propre atelier ou avoir l’argent nécessaire pour fonder une famille. Le résultat se révèle impressionnant. Sans artifice (absence de voix- off…), Wang Bing décortique les mécanismes implacables de l’exploitation d’une main d’œuvre en surnombre. Mais la belle idée du film est de faire dialoguer cet esclavagisme des temps modernes avec l’énergie, la joie de survivre et les histoires d’amour de ces jeunes à peine sortis de l’adolescence. En bousculant l’aspect dickensien de l’œuvre, ce contraste rend le film respirable. Dommage que par le parti pris radical de ne donner des éléments essentiels à la compréhension du propos qu’à la fin du film, Jeunesse se perde parfois dans un côté abscons.