-
La rencontre étrange entre deux êtres non moins étranges qui se mettent à expérimenter l’érotisme dans une relation platonique donne un film, certes étrange, mais aussi étrangement inabouti. Pictural et sensuel – l’une des photos de la jeune femme dénudée prises par le jeune homme déluré est une copie de L’Origine du monde de Courbet –, L’Herbe du rat est une succession malheureuse de fantasmes. Et le plan d’un rat pénétrant à l’intérieur d’une citrouille dont la brèche entrouverte évoque le sexe féminin achève de décourager notre bonne volonté. En dehors de la lumière du chef op Walter Carvalho (Central do Brasil de Walter Salles, Carandiru d’Hector Babenco) et des tonalités de sépia ravivé (ocres et bistres), il y a bien peu de sources d’émotion vraie dans ce catalogue sans âme, émaillé d’une poésie de bazar.
Toutes les critiques de L'herbe du rat
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
L'excitation que provoque L'Herbe du rat réside d'abord dans la capacité du cinéaste à mettre l'art au service de l'idée pure. Discrètement bourré de références littéraires, picturales et cinématographiques, le film de Bressane s'attache en effet à une interrogation insoluble. Le sexe de la femme devient la métaphore d'une connaissance hors d'atteinte, une "origine du monde" à jamais énigmatique.