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Mais qu’est-il donc arrivé à Sebastian Schipper ? Quatre ans après Victoria, son film bluffant construit en un seul et unique plan-séquence dans la nuit agitée berlinoise, il livre ce Roads, son – hélas – exact opposé. Envolée, l’énergie électrisante de ce geste cinématographique dingue ; oubliée, la montée en puissance scénaristique savamment orchestrée. Ce road-movie entre Maroc et France réunissant un ado britannique fuyant sa famille et un jeune Congolais à la recherche de son frère avance à train de sénateur. Et collectionne les clichés, tant dans l’écriture sans nuances du duo central – tuant dans l’oeuf toute empathie avec leur histoire d’amitié – que dans sa manière d’aborder le sujet des migrants et de Calais, but du voyage du jeune Africain. Jamais à bonne distance de ses personnages comme de cette tragédie humaine, Schipper se loupe. Quel cinéaste n’est pas passé par là ?