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Tempête sous un crâne de jeune fille frustrée. Quand elle ne pratique pas la flûte traversière au conservatoire, l’héroïne joue du pipeau : pour parvenir à ses fins, Rose n’hésite pas à lâcher quelques bobards. Elle a du désir (inassouvi) à revendre et un rapport tourmenté à sa famille : un besoin adolescent de révolte renvoyant illico au Maurice Pialat d’À nos amours, totem français du coming of age movie rugueux, que la cinéaste franco-polonaise prend soin d’esquiver dans ce premier long métrage. Au naturalisme brut de décoffrage attendu se substitue un geste fluide, élégant, tout en ellipses et en maîtrise. La composition précise des plans, associée à une B.O. électro obsessionnelle (une ligne de guitare et des synthétiseurs analogiques, dans la filiation des atmosphères horrifiques de John Carpenter), donne un effet de distance atemporel, accentué par les fringues 90s et la photo automnale aux accents 70s. Cela n’enraie en rien l’âpreté des relations et le bouillonnement sentimental à l’œuvre entre les personnages superbement incarnés par de jeunes acteurs. Au contraire : vectrice d’introspection et de tension, cette gangue formelle subtilement stylisée agit comme un couvercle maintenant ses eaux intérieures en ébullition. Électrisante découverte.
Toutes les critiques de Crache coeur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’originalité de ce long-métrage tient à la formulation complexe qu’il donne du désir féminin, poussant comme une plante grimpante, par torsions et détours, selon les multiples anfractuosités du support auquel il s’attache.
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Sur un scénario qui se déploie habilement, ce beau film parle avec pertinence du mal-être de l'adolescence et comble son versant romantique d'autant de ronces que de roses.
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Certains éléments de ce Crache-Cœur touchant et irrésolu avaient déjà été posés dans un précédent court métrage de Julia Kowalski, Musique de chambre
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Sur un terrain rebattu, la réalisatrice use d'une mise en scène sobre et touche souvent juste.
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(...) il est sans conviction définitive, sans morale, sans jugement, sans psychologie. Mouvant.
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Originalité de ce premier long métrage : s'affranchir ostensiblement des clichés du teen movie d'aujourd'hui -- zéro SMS, lumière crépusculaire, musique de giallo. Sa limite : s'obstiner à rendre tous ses protagonistes antipathiques.
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La vraie personnalité de la cinéaste se révèle par des détails annexes : décors, musique, cadre. Quelques petites touches bienvenues singularisent un film aux enjeux et au climat monotones.
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Le film est à l’image de sa jeunesse : impulsif, imparfait mais infiniment aimable.
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(...) un film assez classique mais qui mène à bien son programme : celui d’une comédie romantique sensible qui, en toute discrétion, renverse les réseaux relationnels attendus… mais pour en arriver au même point