-
Le script s'écrit tout seul, accumulant les gags sur le thème du macho épais qui fait des efforts surhumains pour affirmer qu'il n'est pas gay en dépit des apparences. Sur des rails, l'intrigue s'enrichit d'un couple de fourbes caricaturaux qui feraient presque oublier leur statut de faire-valoir, n'était la démesure de Ferrell, qui domine et provoque l'hilarité d'un bout à l'autre.
Toutes les critiques de Les rois du patin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Téléramapar Aurélien Ferenczi
Les fans se croisent, échangent des DVD, ils voient en boucle (on exagère à peine) les exploits de nos amis patineurs : Will Ferrell, le comique du moment, aux triples saltos 100 % numériques (corpulence oblige), et Jon Heder, qu'on avait repéré (on est deux en France) dans le méconnu Napoleon Dynamite. Ils forment ensemble le premier duo exclusivement mâle de l'histoire du patinage artistique, remontant la pente après une longue suspension (et on vous laisse imaginer les gags, vêtus ou non, que cet assemblage entraîne).
- Le Mondepar Jean-François Rauger
(...) un spectacle multiplié par les afféteries du patinage artistique "à thèmes", sorte de mascarade costumée dont le ridicule est amplifié par les péripéties et la gestuelle des comédiens. Car le premier mérite du film est dans l'invention perpétuelle d'une chorégraphie burlesque souvent inouïe. Le second mérite découle du précédent, c'est le caractère obscène qu'atteint cette gesticulation. Le burlesque est ici un prétexte à refaire surgir une dimension "sale" du corps, sexuelle, insane. Et le rire est celui, libérateur, provoqué par l'expression déchaînée des pulsions interdites.
- Fluctuat
Nouvelle comédie estampillée Frat Pack, Les Rois du patin promet (sur le papier) ce même humour crétin et ce goût pour le travestissement propre à la bande de Ben Stiller. Parfois ça marche, mais l'énième degré a ses limites, surtout lorsqu'on peine à trouver des idées pour jouer avec son univers.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaAprès Vince Vaughn et Ben Stiller revisitant le ballon prisonnier dans Dodgeball, Will Ferrell et Jon Heder se mettent au patinage artistique dans Les Rois du patin. On a un peu l'impression que les membres du Frat Pack (Ben Stiller, Will Ferrell, Vince Vaughn, owen wilson et Luke Wilson etc) pourraient reprendre n'importe quelle discipline sportive pour la transformer en comédie post ado à la bêtise assumée. L'idée est sympathique, le traitement toujours autant influencé par des tics davantage venus de la télévision que du cinéma, mais le résultat est à peu près aussi maigre dans un film que dans l'autre. Ce n'est pourtant pas faute d'intention, mais plutôt d'idée, de rythme et aussi de dépasser un peu un second degré systématique qui a du mal à imposer son côté grotesque. Parce que devant Les Rois du patin, a priori promis à être une comédie délirante où le goût du travestissement du Frat Pack devrait faire hurler de rire, on se sent vite un peu las d'un humour lourdingue et d'une mécanique trop sûre d'elle-même. On n'est pas contre un certain côté régressif, un goût pour la crétinerie et la caricature, mais il y a une question de mesure que le film de Josh Gordon et Will Speck (premier film) ne trouve pas.Un peu comme dans Dodgeball mais en pire, Les Rois du patin définit ses personnages en quelques traits volontairement grossiers limite hérités d'un reality show, ou plutôt si on devait se rapprocher d'un peu plus près, dans un style « superstar du catch ». D'un côté Jon Heder (Napoleon Dynamite, L'Ecole des dragueurs), un orphelin adopté par un business man transformant ses protégés en machines à gagner. A lui les poses efféminées, les collants bleus turquoise, la blondeur olympienne, le caractère chétif. On dira qu'il fait un peu la femme. De l'autre Will Ferrell (Zoolander, Ricky Bobby), le patineur macho, vulgaire, accro au sexe, l'incarnation du mâle viril et l'antithèse de l'autre évidemment. Après s'être battu en public, les deux adversaires à la vie à la mort perdent le droit d'accéder à toute compétition, mais en solo, pas en couple. Les voilà donc obligé de collaborer et de se lier pour accéder de nouveau à un tournoi international. Une occasion idéale pour oublier les rancoeurs et réunir leur talent afin d'atteindre l'osmose parfaite tout en bouleversant les conventions du patinage. Un duo d'hommes, forcément on a jamais vu ça.Sur le principe, le film suggère d'improbables séquences de patinage et des affrontements contre des adversaires tout autant caricaturaux qu'invraisemblables. Problème, du patinage en compétition, on en voit finalement peu puisque le film se concentre surtout sur l'entraînement entre Ferrell et Heder. Peu inspirées, ces scènes sont contaminées par un humour homo plutôt gras qui en plus peine à faire exister la relation se nouant entre les deux personnages qui deviendront évidemment amis. Pareil en compétition, sauf un duo de méchants peu convaincants, on a rien à quoi se raccrocher. Par conséquent, peu de scènes où le film peut déployer des trésors d'inventivité pour revisiter le patinage aux moyens de numéros délirants que les effets spéciaux aident à réaliser, excepté le final, sur la musique de Flash Gordon, sauvant le film in extremis.Autre problème, Ferrell et Heder. Le premier fonctionne sur son registre d'imitation éprouvée en jouant au beauf crado. Pas très convaincant et même assez pénible quoique paradoxalement proche du rôle, on a du mal à se plier en quatre devant son humour bedonnant. Pour Heder, son allure frêle et son visage angélique étaient parfaits pour le rôle, et c'est bien lui qui s'en sort le mieux. Sauf que le film, comme pour tout, ne lui laisse pas le temps d'exploiter son potentiel. Car en dehors du concept, Les Rois du patin rame grave pour trouver quoi faire à ses personnages. Une amourette insignifiante par-ci, un super kick de la mort à réaliser par là, et puis finalement pas grand chose. On ramène le patinage à un univers, par Ferrell et ses conquêtes (toutes des patineuses réelles bien sûr), les décors, chaque costume, une balade amoureuse, c'est un peu le parc d'attraction du patin transformé en quête existentielle et en promotion d'une altérité très démocratique. Il manque une vraie touche de fantaisie, une écriture mieux maîtrisée, un sens de la comédie, de son dosage, pour dépasser les contraintes que le film s'impose à lui-même. Ces rois du patin réussissant à peine à devenir des princes, on les oubliera vite.Les Rois du patin
De Josh Gordon et Will Speck
Avec Will Ferrell, Jon Heder, Will Arnett
Sortie en salles le 3 octobre 2007Illus. © Paramount Pictures France
- Exprimez-vous sur le forum cinéma
- Lire les fils comédie, hollywood sur le blog cinéma