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Une vie meilleure est le pendant de Toutes nos envies, de Philippe Lioret, son versant sordide. Yann et Nadia appartiennent à la catégorie des honnêtes gens pris dans la spirale de l’endettement et de la paupérisation que les deux juges du film de Lioret tentaient de sauver par la voie judiciaire. Mais, alors que Toutes nos envies démontrait, Une vie meilleure montre : la gueule de bois après les premières mises en demeure, les petits déchirements entre conjoints qui prennent de plus en plus d’ampleur jusqu’à l’irréparable, la promiscuité dans des bouges insalubres, la tentation du vol, le dégoût de soi... Kahn filme cette descente aux enfers comme il filmait une histoire d’amour destructrice dans Les Regrets, la caméra restant toujours dans l’action avec les personnages. Après le survival amoureux, le survival économique. Une vie meilleure parle évidemment du monde actuel, de notre société de consommation au bord de la rupture. C’est un film factuel, sans fioritures dramatiques, qui ne peut que nous interpeller.
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Quand Cédric Kahn s'attaque à un thriller social en temps de crise, les qualités d'exécution sont nécessairement au rendez-vous. Tendu et indigné, Une vie meilleure repose pourtant sur des rails trop balisés pour convaincre entièrement.
Toutes les critiques de Une vie meilleure
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On est franchement saisi par la qualité du regard de Cédric Kahn : il film la misère et la précarité avec une justesse quasi documentaire sans pour autant renoncer à de belles échappées romanesques. Sous sa direction, Guillaume Canet trouve une gravité et une dureté qu'on ne lui connaissait pas. Admirablement joué, ce film très contemporain rejoint la grande tradition du naturalisme à la Ken Loach.
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Lutter ou tomber, c’est aussi le la de sa mise en scène, plus proche de la morale des Dardenne que de la moraline de Lioret.
Le bel équilibre entre “cinéma grand public” et reflet de l’âpreté de nos temps est résumé par son casting. Deux stars, Guillaume Canet et Leïla Bekhti, qui font oublier leur célébrité pour être Yann et Nadia, avec ce talent suprême qui consiste à rendre le travail d’acteur invisible.
Entre eux, Slimane Khettabi, gamin qui imprègne le film d’une belle énergie brute, une présence sauvageonne qui rappelle que le cinéma de Kahn a souvent reposé sur des “natures” non domestiquées (Marc Vidal dans Bar des rails, Estelle Perron ou Malek Bechar dans Trop de bonheur…).
On est heureux de retrouver Cédric Kahn dans sa meilleure vis, celle d’un cinéma âpre, vif, mat, pieds dans le réel et tête dans la fiction, qui fit de lui un héritier possible de Maurice Pialat.
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Si le film décrit une dégringolade sociale, il montre aussi un homme qui se débat, de Paris à Saint-Denis, des Sables-d'Olonne au Canada. S'arrêter, ce serait céder, se résigner. Le personnage interprété par Guillaume Canet est naïf, mais il possède quelque chose de rare par les temps qui stagnent : une énergie tendue vers un idéal. Est-ce son énergie qui est mal canalisée ou l'idéal qui n'est pas le bon ? Cette question, Yann finit par se la poser lorsqu'il se retrouve tout seul, en pleine mouise, avec un gamin encombrant sur les bras - celui de Nadia, disparue au Canada. Là encore, le réalisateur surprend, en déjouant tout attendrissement - l'émotion ne survient qu'à la toute fin.
Le film évite un bon nombre d'écueils. Grâce à son souci de réalisme documentaire : toute la partie dans le squat de Saint-Denis fait penser à Ken Loach, à son regard sur la pauvreté. Grâce à sa direction d'acteurs, aussi : Guillaume Canet est plus que convaincant en tête brûlée. C'est simple, en tant que comédien, c'est son meilleur film.
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Porté par un Guillaume Canet habité, ce drame social interpelle les consciences et nous touche en plein cœur. Une réussite.
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(...) Un film dans l'air du temps.(...) Guillaume Canet et Leïla Bekhti, justes et touchants, suscitent facilement l'empathie.
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Parmi les qualités du film : l'interprétation de Guillaume Canet et son affrontement au mélo.
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Cédric Kahn contourne tous les écueils et les clichés du drame pour proposer une histoire à échelle humaine qui touche tant elle est amenée avec justesse .
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(...) Guillaume Canet, butté et volontaire, trouve l'un de ses plus beaux rôles(...). Un film puissant et rageur
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Avec ce rôle, Cédric Kahn offre à Guillaume Canet le plus beau rôle de sa brillante carrière. L’acteur interprète magnifiquement cet homme en souffrance, réfractaire, encombré par un enfant qui, avec le temps, finit par le réconcilier avec la vie, mais sur un autre continent. Dans un pays où l’espoir luit encore, loin de cette Europe devenue étriquée et « vieille ». « Une vie meilleure » nous montre avec subtilité l’abîme du surendettement, mais aussi les squats, les marchands de sommeil et la pauvreté. Celle qui rend Yann méchant, comme tous ceux qui en sont les victimes. Cédric Kahn filme sans détour les maux et la lâcheté de nos temps, en un mot une « guerre ». Abel Gance souhaitait au cinéma d’« élever les esprits plus haut, toujours plus haut… », avec cette œuvre, la chose est faite
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Une vie meilleure est un film qui cueille à plusieurs reprises au plexus mais qui ne lâche rien de l'espoir de rebondir. Il est servi par un trio d'acteurs - avec le petit garçon - vraiment exceptionnels.
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On aime ici le sujet social, dénonciateur, certes, mais surtout le geste de Kahn (avec le retour de Pascal Marti à l’image), cette façon de sillonner l’espace au moyen des corps des acteurs montés sur la proue de la caméra. Comme dans Roberto Succo, Kahn utilise les parcours circulaires, il trace la carte. Parfois, une trajectoire linéaire traverse le cercle, moment de suspension. Cinéma physique. On avance avec lui dans l’accomplissement d’un territoire. C’est toujours finalement l’exaltation de ce qui est hors-la-loi, qui brise les cercles et cadres vicieux pour jouir d’un pur mouvement qui ne soit enfin plus une action.
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De toute évidence, Cédric Kahn a voulu tirer le portrait d'une société qui ne propose pour modèle que la réussite individuelle. Autour de Yann, les personnages secondaires semblent souvent n'avoir d'autre raison que de fournir un argument à la polémique : le banquier qui n'a d'autre souci que de placer ses prêts, la travailleuse sociale qui ne peut qu'annoncer les inévitables catastrophes... Leïla Bekthi elle-même, dont le personnage est mieux défini, n'échappe pas à cette vision délibérément schématique. Seul le jeune Slimane Khettabi parvient à sortir Guillaume Canet de sa magnifique solitude.
La volonté de démonstration politique n'a pas que des inconvénients. L'indignation dont elle procède donne son rythme au film. Aux meilleurs moments (les duos entre Yann et Slimane, par exemple), Cédric Kahn et Guillaume Canet parviennent à conjuguer cette indignation et l'émotion brute d'un drame qui bouleverse une fois pour toutes l'existence d'un homme.
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Malgré son sujet d’actualité, le nouveau Cédric Kahn ne tombe pas dans les travers du film-dossier et propose une histoire profondément touchante qui reste sans cesse à hauteur d’homme. Une belle réussite.
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(...) Cédric Kahn a retrouvé son style, celui d'un cinéaste toujours à bonne distance de son sujet, à la fois empathique et réaliste, les pieds sur le bitume et la tête dans le romanesque.
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Cédric Kahn filme là une histoire forte et prenante qu'on est pas prêt d'oublier.
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Yann (Guillaume Canet) rencontre Nadia (Leïla Bekhti). Il est cuisinier, elle est serveuse et mère célibataire. Ils s’aiment, s’installent ensemble et ambitionnent d’ouvrir un restaurant quand, leur projet mis à mal, Nadia se voit contrainte de partir travailler à l’étranger en laissant son fils de 12 ans à Yann. A travers le parcours de ces deux couples (Yann et Nadia puis Yann et son fils putatif) confrontés aux symptômes de notre société en crise – impasse de l’entreprenariat, surendettement, précarité, utopie d’un ailleurs meilleur –, Cédric Kahn offre à Guillaume Canet l’occasion de nous rappeler quel acteur inspiré il peut être et signe un film factuel, pointilliste, d’une brûlante actualité, qui exhale l’air vicié du temps dans un souffle d’amour et de (sur)vie.
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On finit par bâiller face à ces personnages qui ne font pas rêver. On a les mêmes au JT de 20 heures ou dans les émissions de télé-réalité. Pour Une Vie Meilleure, on aurait aimé un film moins pire.
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On croirait un roman-photo sur les amours contrariées de deux amants victimes de leur destin. Au bout d'une demi-heure, le réalisateur, Cédric Kahn, laisse filer son intrigue vers le misérabilisme et le mélo. Nadia est en silence radio et Yann broie du noir. On finit par bâiller face à ces personnages qui ne font pas rêver. On a les mêmes au JT de 20h ou dans les émissions de télé-réalité. Pour Une vie meilleure, on aurait aimé un film moins pire.
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Scène 1 : Yann rencontre Nadia. Scène 2 : il l'embrasse. Scène 3 : ils couchent ensemble. Scène 4 : ils trouvent l'endroit idéal pour leur avenir : un restaurant. Cédric Kahn construit son récit avec une technique de poseur de briques. Mettre une action derrière une autre, c'est sans fin : le film ne trouve pas la sienne. Il ne fait qu'aligner des péripéties à perte de vue.