Le réalisateur raconte le départ abrupt de l'acteur et son remplacement par Aaron Pierre pour son thriller, qui cartonne sur Netflix.
Disponible depuis peu sur Netflix, Rebel Ridge démarre fort. Jeremy Saulnier n'est pas peu fier du succès de son thriller dans la veine de Jack Reacher et du premier Rambo.
Congrats to the REBEL RIDGE cast and crew! Well deserved.👏🏼👏🏼👏🏼 pic.twitter.com/XxNGja5IB7
— Jeremy Saulnier (@saulnier_jeremy) September 10, 2024
Interviewé par Vulture à propos de ce nouveau projet, le réalisateur de Blue Ruin, Green Room ou encore Aucun homme ni dieu, confirme que le départ de John Boyega a totalement bouleversé son projet initial. Un temps découragé, il détaille que l'embauche rapide d'Aaron Pierre (Old), très motivé à tenir le rôle principal de Rebel Ridge, lui a redonné des ailes.
En 2020, c'est en effet la star d'Attack the Block et de Star Wars 7, 8 et 9 qui avait signé pour jouer le protagoniste de ce film, un ancien marine qui arrive dans une petite ville américaine pour aider son cousin à sortir de prison, mais qui doit faire face à une police corrompue, et très violente. Quelques mois plus tôt, le comédien avait signé un deal avec Netflix pour produire davantage de films africains, tout en ayant la possibilité de participer aussi à des projets en tant qu'acteur.
Acceptant dans la foulée le rôle principal de Rebel Ridge, il a finalement quitté le plateau en juin, expliquant qu'il devait "revenir en Angleterre pour des raisons personnelles." En mars 2021, The Hollywood Reporter partageait un autre son de cloche, plusieurs personnes de l'équipe expliquant qu'il avait "fui" ce tournage. Les "insiders" ne racontaient pas de clash en particulier entre le comédien et son metteur en scène, mais se souvenaient d'une multitude de petits désaccords, allant de détails du scénario à des réflexions sur les aspects techniques et des problèmes d'organisation, qui auraient finalement poussé Boyega à jeter l'éponge. Netflix a alors mis sur pause ce projet de 25 millions de dollars, et pendant un temps, son relancement n'était pas assuré.
Aujourd'hui, Jeremy Saulnier ne veut pas remettre de l'huile sur le feu, mais quand cette situation est comparée à celle de Joaquin Phoenix, qui vient de quitter un projet de Todd Haynes qu'il avait lui-même initié, entraînant l'abandon du film, il reconnaît que lui aussi a eu peur que Rebel Ridge ne se fasse finalement pas.
"Quand John a quitté le film, c'était devenu inévitable, il y avait eu trop de manques de respect pour toutes les personnes impliquées. Je ne peux pas rentrer dans les détails, mais tout le monde vous dira que c'était la bonne décision. Il fallait que ça se passe ainsi. J'étais près à risquer ce film jusqu'à ce que je trouve le bon Terry Richmond. Cette quête fut incroyablement courte, puisqu'en quelques semaines seulement, j'ai eu un appel sur Zoom avec Aaron Pierre et que j'ai immédiatement senti qu'il était parfait. On a eu une conversation profonde, on avait conscience de se parler au bon moment, aussi bien pour sa carrière que pour la mienne. Je ne veux pas sonner désespéré, mais j'ai vraiment senti qu'on avait besoin l'un de l'autre à ce moment-là. Dans la manière dont il s'est présenté, son implication immédiate, son intérêt pour tous les détails de ce projet... Ca m'a redonné de l'énergie.
La situation restée compliquée et pour des raisons de logistique, on a préféré attendre encore un an avant de se lancer. En fait on repartait presque de zéro, tout le monde a eu besoin d'un peu de temps. Netflix a été d'un soutien incroyable, ils ont vraiment approuvé Aaron et cette opportunité. A présent, on ne pourrait plus imaginer un autre acteur dans ce rôle qu'Aaron Pierre. Il porte véritablement tout le film sur ses épaules, il doit être dans 129 scènes, peut-être 135 ? Je vous promets que ce n'est pas du jus de cerveau, il représente le meilleur tournant qu'on ait pu vivre sur ce film. Je ne suis pas trop versé dans les croyances, mais en l'occurrence, c'est comme si le destin était intervenu pour qu'Aaron et moi, on bosse ensemble. On était fait pour s'entendre, il a toujours été très respectueux envers le scénario, il revenait sans cesse au texte. On était là, en Louisiane sous une chaleur écrasante, il devait faire voler des corps au-dessus de sa tête, puis apprendre huit pages de dialogues... Sa tâche était franchement importante."
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