Un des initiateurs du Cinema Novo. Après des études d'ingénieur, il se consacre à la diffusion des ciné-clubs. Pedreira de São Diogo, son épisode de Cinco Vezes Favela (1962), est un exercice eisensteinien, à propos d'un conflit dans un bidonville. Le documentaire Maioria Absoluta (1964) attire l'attention sur la misère et l'analphabétisme du Nordeste. A Falecida (1965) est le portrait quasi clinique de la petite-bourgeoisie de la banlieue de Rio. La grisaille, la morbidité, la désagrégation sont parfaitement suggérées par la mise en scène et par l'interprétation. Et il est intéressant de noter que le sacro-saint football y apparaît comme un exutoire. Garota de Ipanema (1967) essaie de poursuivre cette exploration psychosociale du côté de la classe moyenne plus sophistiquée de Rio ; le résultat est moins convaincant. Hirszman doit attendre quelques années pour mettre en scène son meilleur film à ce jour : São Bernardo (RÉ : 1971), qui est tout à fait digne de l'uvre de Graciliano Ramos. La sortie en fut retardée par la censure (1973). Film à la première personne, il constitue une autoanalyse de Paulo Honório, devenu un latifundiste à force de volonté et de marginalisation des autres, y compris de ses proches. Son originalité, c'est de réussir à la fois une uvre introspective et un aperçu nuancé des conditions sociales du Nordeste. Posé, distancié, remarquablement interprété, São Bernardo allie une rigueur quasi brechtienne à l'expression d'une passion toute charnelle. Producteur malheureux, réalisateur de courts métrages, animateur de la Coopérative brésilienne de cinéma, fondée par des vétérans du Cinema Novo (1980), Hirszman tourne ensuite un documentaire sur les grèves ouvrières (ABC da Greve, 1979-1990, montage posthume) et l'adaptation d'une pièce pionnière au Brésil dans la description de la condition prolétarienne et de ses contradictions internes, primée à Venise : Ils ne portent pas de smoking (Eles não usam Black-Tie, 1981). Il tourne en 1986 un documentaire en trois parties : Imagens do Inconsciente.