Encrucijada (1948) inaugure une filmographie de près d'une centaine de titres. Si l'utilisation du paysage dans Cuerda de presos (1955) retient l'attention, cet ancien volontaire sur le front de l'Est paye ensuite son tribut aux évocations martiales d'un franquisme attardé (La patrulla, 1954 ; Baïonnette au canon La fiel infantería, 1959). Cependant, le genre qui fait de lui un artisan rodé est la comédie, exploitée notamment en association avec les producteurs José Luis Dibildos (à partir de La frontera del miedo, 1957) et Pedro Masó (à partir de La ciudad no es para mí, 1966). Lazaga atteint souvent les sommets du box-office national avec ces films bâclés et stéréotypés, où les sociologues peuvent déceler la progressive imprégnation de la société espagnole par une mentalité de consommation, née de l'industrialisation récente.