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C’est l’éternelle histoire d’un homme et d’une femme que tout ce qui sépare va rapprocher. Un flic à la peine pour exprimer ses sentiments et une jeune femme qui fuit toute attache. Pour son premier long, Erwan Le Duc s’aventure dans le genre codifié de la comédie romantique, qu’il dynamite avec une imagination sans limite et une maîtrise rare, dans la composition de ses cadres comme dans l’écriture de ses personnages. Dans Perdrix, on croise pêle-mêle des naturistes révolutionnaires, un biologiste passionné par les vers de terre, une gamine qui fraude pour échapper à sa famille, une animatrice radio à la Macha Béranger... Et pourtant, jamais le film ne tombe dans le piège du banal film à sketches. Chacun d’entre eux constitue une pièce d’un puzzle qu’on se régale à voir se dessiner sous nos yeux. Il n’y a ici aucune recherche du décalage pour le décalage, et pourtant un sentiment de surprise permanente. Et puis il y a ce casting dément, dominé par Swann Arlaud et Maud Wyler. D’un côté, l’homme de Petit Paysan prouve qu’il est décidément capable de tout jouer sans jamais donner l’impression de composer. De l’autre, une habituée des seconds rôles qui peut enfin exprimer au cinéma l’étendue d’un talent qu’elle déploie régulièrement au théâtre. Son visage, ses gestes peuvent dire tout et son contraire en un claquement de doigts. Ils symbolisent un film sans cesse surprenant mais jamais épuisant. Erwan Le Duc est promis à une grande carrière.