Quatre Français en sélection, mais pas d'Arnaud Desplechin. Le cinéaste français y était pourtant attendu avec Trois souvenirs de ma jeunesse, son "prequel" de Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), 20 ans après la sortie de ce film qui l'avait fait connaître, puisque tous ses films ont été présentés à Cannes, à l'exception de Rois et Reine et L'Aimée, montrés à la Mostra de Venise. Nous le rencontrions hier pour en parler, et nous avons forcément évoqué Cannes.>> Découvrez la Sélection officielle de Cannes 2015">>>> Découvrez la Sélection officielle de Cannes 2015Extrait :Tous vos films ou presque sont en compétition à Cannes, et vous ne gagnez jamais rien : ça vous inspire quoi ?Rien. J’ai de la chance d’être parmi des cinéastes que j’admire et de penser que l’institution se dit que je suis intéressant, que j’ai un regard singulier. J’aimerais bien être plus fort que ça, me dire que j’en ai rien à foutre, mais c’est pas vrai. Ca m’honore. Ca m’émeut, ça me remplit Cannes. J’ai des souvenirs très forts. Pour La vie des morts, je n’y avais pas été parce que j’étais en tournage. Mais pour La sentinelle, la première ou la deuxième question que me pose un journaliste, c’était : "vous avez pas honte de présenter un film comme ça, surtout en sélection ?" J’étais très étonné de la véhémence, de la violence du truc. Il y avait des journalistes très pour mon film, d’autres très anti… Alors je les ai regardé s’engueuler…Comment vivez-vous le fait de ne jamais rien gagner ?C’est marrant, je parlais avec une journaliste très affutée de Technikart, qui évoquait la polémique entre les comédies et les drames, les comédies n’étant jamais nommées aux César. Et il y a peu de comédies à Cannes. Et je lui disais que Judd Apatow n’avait jamais été nommé aux Oscars mais qu'il s'en foutait complètement. Son genre de film n’appelle pas à être nommé aux Oscars. Ce serait même très décevant…Mais vous, votre genre de film est appelé à être à Cannes. C'est à ça que vous êtes ramené à chaque fois ?Non. Je pensais à ça justement. Le film ne vaut que pour lui-même. Comme ses deux interprètes. Ils ne sont représentatifs de rien, ils ne sont pas générationnels. Ils sont singuliers… Donc rassurez vous, le film ne peut pas avoir la palme d’or. C’est pour ça que je pense que c’est tout à fait possible que le film ne soit pas en sélection officielle. Il faudra pas que je m’en plaigne et que je pense très fort à Judd Apatow, qui a l’élégance de ne pas dire "c’est honteux que je sois pas aux Oscars". Pas du tout, c’est normal et c’est très bien comme ça.Interview Gaël Golhen Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin avec Quentin Dolmaire, Lou Roy Lecollinet, Mathieu Amalric sortira en salles le 20 mai prochain. Le film sera finalement présenté à la Quinzaine des réalisateurs.