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Cette semaine au cinéma, Fabrice Luchini est amoureux, Amy Schumer se lâche et Jennifer Lawrence dit adieu à Hunger Games.

Choix n°1 : L'Hermine de Christian Vincent avec Fabrice Luchini...

Synopsis : Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres ". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Birgit Lorensen-Coteret. Elle fait parti du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée.

L'avis de Première : Il y a une énigme Christian Vincent. On l’a d’abord pris pour un réalisateur de comédie parisienne intello (La Discrète, 1990), puis de drame bourgeois (La Séparation, 1994) et de mélo social (Sauve-moi, 2000), enfin de romcom sophistiquée (Quatre Étoiles, 2006). Sa réinvention, quasi systématique, lui a joué des tours, si bien qu’il a disparu des écrans. L’Hermine, qui marque ses retrouvailles avec Fabrice Luchini, remet les pendules à l’heure: Christian Vincent est un habile portraitiste et un fin chroniqueur de son temps, une sorte de Claude Sautet (période 70s) en mode léger, qui privilégie un mystère et une fragilité qu’on pourrait qualifier de "féminins" sans se départir d’une dérision sincère envers les mâles empêtrés dans leurs névroses. Luchini incarne à merveille ce paradigme, lui qui est capable de jouer l’intériorité maladive ou de tomber par terre de façon ridicule avec une vérité confondante. Il fait bien sûr l’attrait de cette Hermine, qui laisse aussi la part belle aux seconds rôles, en tête desquels Sidse Babett Knudsen, la formidable actrice danoise de la série Borgen. 

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Choix n°2 : Crazy Amy de Judd Apatow avec Amy Schumer...

Synopsis : Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre.

L'avis de Première : Quand elle était enfant, son père lui a martelé que la monogamie n’existait pas. Devenue adulte, Amy consomme les hommes comme l’alcool qu’elle ingurgite à haute dose. Sa discipline de vie résistera-t-elle à sa rencontre avec ce délicieux médecin du sport ? Conçu par et pour Amy Schumer, star outre-Atlantique du stand-up et de la télé,Crazy Amy est néanmoins du pur Apatow : l’héroïne part de très loin pour finir "normalisée". D’aucuns pourraient déceler un affreux puritanisme dans ce qui n’est, au fond, qu’une histoire américaine ultraclassique. La force d’Apatow réside dans son traitement démocratique des "deux Amy", qu’il filme avec la même tendresse et la même dérision. 

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Choix n°3 : Hunger Games : La Révolte (Partie 2) de Francis Lawrence avec Jennifer Lawrence...

Synopsis : Il n’est plus seulement question de survivre pour Katniss Everdeen et les siens : c’est tout l’avenir de Panem qui est en jeu…Alors que Panem est à présent ravagé par une guerre totale, Katniss et le Président Snow vont s’affronter pour la dernière fois. Katniss et ses plus proches amis – Gale, Finnick, et Peeta  – sont envoyés en mission pour le District 13 : ils vont tenter d’assassiner le Président Snow, qui s’est juré de détruire Katniss.Les pièges mortels, les ennemis et les choix déchirants qui attendent Katniss seront des épreuves bien pires que tout ce qu’elle a déjà pu affronter dans l’arène…

Deuxième partie du troisième et dernier volet de la trilogie Hunger Games. Adaptation de la série de romans de Suzanne Collins.

L'avis de Première : Au mieux, le film fait le job (l'avant-dernière séquence où tout se dénoue est même brillamment réalisée) mais la toute fin montre que son sous-texte SF ne va pas bien loin. Un peu de souffle héroïque, peu de vision. Peu de cinéma. C'est dommage, parce que la vision du Capitole transformé en zone de guerre futuriste ne manque pas de puissance (marrant de voir que les immeubles très réels de Bry-sur-Marne et Ivry-sur-Seine inspirent des paradis oligarchiques aux décorateurs d'Hunger Games). Et le film met en pratique quelques bonnes idées comme de mettre la guerre hors du champ où à sa lisière par les yeux de Katniss (le bombardement de la base au début), ou de finir volontairement loin de tout triomphalisme spectaculaire. Mais bon sang, consacrer une nouvelle fois de looooooongues scènes au triangle amoureux Peeta/Katniss/Gale (been there, done that) sans jamais le faire progresser tient une nouvelle fois du remplissage pur et simple. Le non-lecteur du roman aura en plus la sensation qu'il y a des trous dans le script (...). 

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