Mads Mikkelsen se moque des "method actors"
Haut et Court/Warner Bros./Universal Pictures International France

"Si c'est pour un film pourri, vous croyez avoir accompli quoi au final ?"

Mads Mikkelsen reviendra mercredi au cinéma dans Les Animaux fantastiques 3 : Les Secrets de Dumbledore, succédant à Johnny Depp dans le rôle de Gellert Grindelwald. Revenant sur son arrivée dans la saga déclinée de Harry Potter, écrite par J.K. Rowling et Steve Kloves directement pour le grand écran, cette fois, le comédien danois revient sur son parcours d'acteur, notamment sur ses succès à Hollywood. De James Bond (Casino Royale) à Star Wars (Rogue One) en passant par Marvel (Doctor Strange) et maintenant Harry Potter, donc, mais aussi bientôt Indiana Jones, il est l'un des rares à pouvoir passer d'une saga à l'autre sans être trop rattaché dans l'esprit du public à un seul personnage. Egalement à l'aise à la télévision (sa série Hannibal a connu un joli succès critique), il explique prendre son travail très au sérieux, préparant ses personnages en amont et prenant par exemple des cours d'équitation ou d'escrime avant de signer pour Le Roi Arthur, en 2004. Ne comptez cependant pas sur lui pour se plonger exagérément dans la préparation d'un rôle et ne plus en sortir, même entre les prises, au contraire des "method actors" tels que Jared Leto ou Daniel Day-Lewis ! Il avoue même considérer cette technique de jeu "merdique".

"On parle de préparation, mais ça peut amener à la folie, commente Mikkelsen. Si c'est pour un film pourri, vous croyez avoir accompli quoi au final ? Suis-je impressionné parce que vous n'êtes jamais sorti de votre personnage ? Vous auriez dû le faire dès le début ! Et comment vous allez vous préparer pour jouer un serial killer ? Vous allez passer deux ans à préparer un meurtre ?" Une réponse qui rappelle l'investissement parfois "borderline" de Jared Leto pour ses rôles, par exemple pour Morbius, récemment, même si l'acteur n'est pas ouvertement cité. En revanche, quand le journaliste lui demande s'il aimerait en particulier tourner face à Daniel Day-Lewis, il répond : "Je passerais un bon moment, c'est sûr : à essayer de le faire craquer ! (prenant une voix précieuse) 'Je peux fumer une cigarette ? Elle date des année 2020, pas de 1870, tu vas pouvoir vivre avec ça ?' C'est prétentieux. Daniel Day-Lewis est un super acteur, mais cela n'a rien à voir avec cette méthode."

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L'exemple du "serial killer" n'est sans doute pas choisi au hasard, Mads Mikkelsen ayant souvent joué des "méchants" au cours de sa carrière, que ce soit dans des films danois ou des productions hollywoodiennes. Lors de la conférence de presse des Animaux fantastiques 3, il a d'ailleurs détaillé à propos de son nouveau rôle de "bad guy" : "Grindelwald est très lié à Dumbledore. On a évidemment parlé de cela, de la manière dont il s'intègre dans ce monde. Personne ne se dit : 'Je vais être le méchant.' On doit se demander : 'pourquoi agit-il comme ça ? Quel est son but ? Pourquoi veut-il faire du monde un monde meilleur, mais de cette manière là ?' Ils avaient le même but plus jeunes, puis leur manière de l'atteindre a changé." A GQ, il ajoute que comme pour son incarnation de Hannibal, il n'a pas cherché à imiter son prédécesseur. Le jouer comme Anthony Hopkins "aurait été un suicide créatif, répond Mads. On doit se réapproprier le personnage." Il avoue tout de même avoir repris "la vanité intellectuelle" de Grindelwald proposée par Depp dans le deuxième volet de la saga, mais considère lui avoir offert une personnalité "plus respectable, plus empathique, afin qu'on comprenne ce que quelqu'un de purement bon comme Dumbledore avait pu voir en lui par le passé."

Voici la bande-annonce des Animaux fantastiques 3


Les Animaux fantastiques 3 : Dumbledore déclare enfin son amour à Grindelwald en vidéo