Le producteur et les réalisateurs Wish - Asha et la bonne étoile nous racontent la fabrication du film qui célèbre le centenaire du studio.
Alors que Wish : Asha et la bonne étoile sort ce mercredi 29 novembre 2023 au cinéma, Première a rencontré son producteur Peter Del Vecho (La Princesse et la Grenouille, La Reine des Neiges) et ses deux réalisateurs Chris Buck (Tarzan, La Reine des Neiges) et Fawn Veerasunthorn (Raya et le Dernier Dragon). Ces trois figures de Disney nous racontent comment ils jonglé avec l'héritage centenaire du studio d'animation, et ses aspirations de renouveau pour les années à venir.
Première : Wish contient beaucoup de clins d’oeil en référence à d’autres films Disney. Revisiter l'histoire du studio pour son centenaire faisait partie du cahier des charges ?
Peter Del Vecho : Quand on a commencé à travailler sur le film, on s'est demandé comment Disney avait réussi à être à la fois dans son temps et intemporel. Des mots comme “espoir”, “rêve” et “faire un vœu” ont été évoqués et on a compris que ça devait être le noyau du film. Et pour les clins d’oeil on pensait (en termes d’émotion), à comment on voulait que le public réagisse.
Fawn Veerasunthorn : On voulait créer quelque chose de nouveau, une histoire originale avec des personnages originaux. C’était également la célébration du centenaire de Disney, on voulait apporter une certaine nostalgie au public. Une fois que l’histoire originale était en place, c’est là que c’est devenu marrant (rires) ! Comment place-t-on les clins d’œil ? Quels personnages ? Et on n'avait pas de liste au départ. On l’a fait instinctivement et différents animateurs de l’équipe sont venus nous proposer des personnages qu’ils aimaient pour les faire apparaître à un endroit opportun.
PDV : Si vous regardez le film pour la première fois, tout ça n’a pas d’importance, le film se suffit à lui-même. Mais si vous êtes familiers avec l’univers Disney, vous verrez que certaines références sont subtiles et d’autres moins.
Un peu comme une chasse au trésor…
FV : Exactement ! On trouvait ça très amusant parce qu'on est des fans de Disney et on a fait ce film pour d’autres fans de Disney.
Première : Est-ce que vous avez fait cent références pour les cent ans du studio ?
Chris Buck & Fawn Veerasunthorn : Il y en a bien plus de cent !
Est-ce que Wish est une conclusion du centenaire du studio ou une introduction au centenaire à venir ?
CB : Oh c’est une bonne question… ce serait peut-être à d’autres cinéastes de répondre (rires) ! En ce qui nous concerne, on voulait faire une histoire complète qui célèbre l’héritage du studio et tout ce qu’on aime à propos des films Disney.
PDV : On a essayé de trouver un équilibre entre rendre hommage au passé, mais aussi démarrer les cent prochaines années.
Vous proposez un nouveau style d’animation dans Wish, inspiré des peintures à l’aquarelle, est-ce que ça représentait un défi de proposer cette nouvelle esthétique au public ?
CB : Encore une fois, comme on voulait célébrer l’héritage du studio et mettre aussi à profit les nouvelles technologies d’aujourd’hui, on a commencé par revoir Blanche Neige et Pinocchio pour les décors façon aquarelle. Pour nous, c’était comme ouvrir un livre d’histoire et grâce aux nouvelles technologies on peut vraiment plonger à l’intérieur de ce livre d’histoire plutôt que de simplement regarder les images. C’était très excitant, c’était un vrai défi. Nous avions fait quelques courts-métrages comme Paperman (John Kahrs, 2012) Feast (Patrick Osborne, 2014), Far from the Tree (Natalie Nourigat, 2021), qui jouaient avec ces techniques, ce style mais on ne l’avait jamais fait sur un long-métrage avant.
PDV : Quand notre chef décorateur a démarré le projet, il a tout de suite dit qu’il voulait cette esthétique d’aquarelle pour coller avec l’esprit des contes de fée. C’était aussi important pour nous de le mettre à jour pour le rendre moderne et dans l’air du temps. On a développé des logiciels spécifiques pour travailler la perspective et pour créer des personnages qui colleraient à ce décor. On ne savait pas comment on allait faire au début, mais comme dans le film, on a cru en nous et en notre savoir faire.
Wish prend le temps de justifier les actes de Magnifico, le grand méchant de cette nouvelle histoire. C'était indispensable ?
PDV : On voulait absolument un vrai méchant dans ce film. Ce qui est intéressant, c’est que tout le monde veut savoir pourquoi il est devenu méchant. Au début son objectif est sincère, il veut protéger les gens en protégeant leurs vœux, mais lorsqu’il est sous pression et que son pouvoir est menacé, on le voit devenir ce qu’il est vraiment : un méchant.
FV : Nous plonger dans ses origines nous permettait de le comprendre vraiment. On aimait le fait qu’il ait une philosophie singulière à propos de ce que “faire un vœu” signifie. On peut s'identifier à lui d’une certaine manière… Plutôt que d’être malheureux à espérer que son rêve se réalise, ne vaut-il pas mieux confier son vœu à quelqu’un d’autre et oublier cette souffrance ? Nous trouvions ce dilemme très intéressant. On n'avait jamais montré l’évolution d’un méchant de cette façon à l’écran. Concernant les méchants “classiques” de Disney, vous les appréhendez toujours comme de purs antagonistes alors que pour Magnifico, on emmène le public progressivement vers son côté le plus sombre.
Propos recueillis par Manon Bellahcene et Elias Zabalia
Wish : Asha et la bonne étoile, de Chris Buck et Fawn Veerasunthorn avec Ariana DeBose, Chris Pine, Alan Tudyk (Océane Demontis, Lambert Wilson et Gérard Darmon en VF). Actuellement au cinéma.
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