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Un son, puis deux, puis trois, puis une vingtaine se superposent tel un mille-feuille audio. Le prologue de La Maison de la radio pose la problématique de ce documentaire qui cherche à rendre visible l’invisible (les visages derrière les voix, le dévouement des chroniqueurs, les contingences techniques) et à rendre compte du rôle de cette vénérable institution, vouée à la propagation de la culture avec un grand C. Au-delà du passionnant travail de démystification (solennité contrariée des lectures de grands textes, enregistrement fastidieux de gouttes de pluie, interview in extenso flirtant avec l’absurde d’un « chasseur d’orages »...), le film vaut pour l’aspect « polyphonique » créé par le montage, dont Philibert maîtrise la grammaire comme personne. En découlent une fluidité et une musicalité qui font de La Maison de la radio un objet avant tout plastique ainsi qu'une déclaration d’amour sans équivoque excluant tout discours militant. Mission accomplie : sitôt la projection terminée, on a envie de tourner le bouton pour écouter l'une des stations du groupe.
Toutes les critiques de La Maison de la Radio
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une oeuvre intensément poétique, invitation vibrante à l’écoute.
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L'auteur d'Être et avoir a passé des jours et des nuits dans la Maison ronde au bord de la Seine pour y saisir les visages de ceux qui peuplent les ondes. Une promenade tendre et parfois drôle dans un univers très humain et pourtant immatériel.
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"La Maison de la radio", passionnant document, confirme une nouvelle fois le grand talent de Nicolas Philibert. [Il] réussit à rendre (...) l'invisible (...) tangible. Dans le suivi d'un Frederick Wiseman, le réalisateur a vraiment réussi son coup.
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On est conquis, entraînés dans cette formidable plongée au coeur de ce "lieu-monde" comme l'appelle Philibert. (...) l'homme qui sait donner à voir.
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le cinéaste explore avec humour et poésie les coulisses de la radio et rend hommage, discrètement, mais chaleureusement, à toutes ces voix qui nous parlent dans le poste. Une merveille, pas moins.
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La signature de Nicolas Philibert nous garantit un regard singulier et une promenade originale à l'intérieur de la célèbre Maison ronde.
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Souvent burlesque (le face-à-face digne d’un western d’une jeune romancière et d’Alain Veinstein, les rires de décompression d’une chef des infos), parfois émouvante, cette leçon de montage se révèle aussi un (épatant) film sur l’échange, la mise en scène et l’organisation du chaos.
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le cinéaste explore avec humour et poésie les coulisses de la radio et rend hommage, discrètement, mais chaleureusement, à toutes ces voix qui nous parlent dans le poste. Une merveille, pas moins.
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La "Maison ronde" a eu son lot de difficultés sociales, mais Nicolas Philibert fait la sourde oreille. C'est un choix. Son documentaire montre le travail côté rose et rend un bel hommage au média. Mais l'image reste sans doute un peu trop belle.
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C'est une mission impossible qu'a accepté de relever Philibert: raconter Radio France, dont les chaînes constituent la partie immergée d'un iceberg, où cohabitent musiciens, serruriers, sapeurs-pompiers... Et ce pari se révèle une merveille de documentaire.
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Avec son documentaire sans voix off, Nicolas Philibert fait le choix de laisser une place au silence. Un choix qui relève presque du paradoxe tant celui-ci est craint sur les ondes. Pourtant, on se rend vite compte qu'il est une composante indissociable à la profession et parfois même un allié. A l'antenne, la quantité de gestes et de regards échangés entre intervenants et équipe technique vaut le coup d'œil.
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Signé Nicolas Philibert ("Etre et avoir"), ce documentaire déroutant sur Radio France est celui d'un auditeur libre et non d'un reporter. Dans les studios d'enregistrement, le cinéaste saisit des fragments, esquisse des croquis et explore ce monde étrange modifié par la présence du micro. Un beau film.
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Un ode à la Maison de la Radio et à ses habitants filmé avec un mélange de tendresse et de malice du meilleur aloi.
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Ne ratez pas cette occasion de vous « introduire » en tapinois dans le poste pour être parmi l'armée des ondes, au coeur de la maison ronde.
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Tous les étages d’une maison peu commune explorés avec sensibilité et sans voix off : une véritable « pièce de cinéma », comme on parlerait de la pièce de musique.
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Tel l'explorateur d'une forteresse, le réalisateur nous emmène à la découverte de ses innombrables métiers. Il film un bruiteur, un chef d'orchestre, un acteur lisant une pièce ou un preneur de son en plein campagne. Un partie du silence radio est ainsi levé, grâce à ce documentaire passionnant.
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Si l'on attend un documentaire informatif, une visite exhaustive ou une enquête, on sera déçu par La Maison de la radio. Déçu en bien, comme on dit en Suisse. Car la signature de Nicolas Philibert nous garantit un regard singulier et une promenade originale à l'intérieur de la célèbre Maison ronde.
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Nicolas Philibert délaisse la Ménagerie et Nénette pour s'introduire dans une ruche, celle de Radio France, où butinent avec passion des journalistes de tous horizons. Sujet passionnant soutenu par un formidable travail sur le son, à réserver aux auditeurs maison.
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La curiosité de mettre des visages sur des voix familières, mais des séquences qui se répètent dans toute leur longueur.
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Vaste programme à moitié réussi. Si l'on suivait Philibert dans La Ville Louvre ou dans le sensible Être et avoir, on se sent moins, cette fois-ci, en empathie avec le sujet. Si quelques vignettes sont intéressantes ou amusantes, beaucoup de séquences répétitives finissent par lasser.
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On quitte le film en se disant que la radio est un média joyeux , peut-être parce que sa matière échappe à l'image.
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Nicolas Philibert continue son exploration documentaire des institutions en visitant les studios de Radio France. Superbe projet cinématographique que d’aller en quête de l’invisible qui auréole la grande maison du son. Mais superbement vain. Car si le film est sympathique, il souffre cependant d’une absence d’enjeu conséquente.
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Le documentariste parcourt le siège de Radio France, sans trouver d’entrée.
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Malgré quelques moments de grâce, le résultat est globalement décevant.
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Quand on pense aux crises profondes qui agitent certaines chaînes de la maison (France Inter ou RFI, notamment), on ne peut qu'éprouver une gêne en voyant que le film ne s'en fait pas l'écho. "La Maison de la radio" est un film élégant, parfois jubilatoire, mais qui, en faisant comme si de rien n'était, manque terriblement de dialectique, de tension, et de véritable enjeu.
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Nicolas Philibert sait regarder et filmer mais il lui arrive de mal assembler ce qu’il récolte. Que le spectateur ne s’attende pas à retrouver la magie d’Être et avoir ou la poésie de Nénette. À tourner en rond dans le labyrinthe de la Maison de la radio, Nicolas Philibert s’est perdu en chemin.