Première
par Nicolas Schaller
Patchwork de tableaux absurdes et hypnotiques, comme autant de visions oniriques, froidement belles et chaleureusement drôles, de la condition humaine, "Nous les vivants", entre dans le prolongement du précédent film de Roy Anderson, "Chansons du deuxième étage" (2000). Mais tandis que ce dernier baignait dans un mysticisme et un rapport à la culpabilité chrétienne prompts à laisser certains spectateurs sur le carreau, Nous les vivants se révèle moins théorique et plus ludique (on y chante à loisir).Arrogance des riches, complaisance des pauvres, inaptitude au bonheur, égoïsme et manque d'empathie... La peinture, d'inspiration inégale, est aussi grisâtre (voire très noire) que profondément humaniste. Et nous encourage à mieux nous comporter les uns envers les autres, histoire que les bombardiers survolant la ville dans le superbe plan final ne lâchent pas leurs obus.