Le réalisateur justifie le dernier épisode, et les choix qu'il a fait pour Laura, Elias ou Jacob.
La belle et puissante histoire de Families Like Ours vient de s'achever sur Canal +. Les 7 épisodes des péripéties de Laura à travers l'Europe ont pris fin. Le Danemark n'est plus. Et en attendant de savoir si on la retrouvera prochainement pour une saison 2, le réalisateur et créateur Thomas Vinterberg nous explique la fin.
Attention spoilers !
Notamment, il explique le sort d'Elias, qu'on avait laissé pour mort en Pologne, battu par des xénophobes. Mais finalement, il s'en est sorti. Bien vivant, il a même été retrouvé par Laura en Finlande, dans la séquence finale du mariage de Mathilde !
Une sorte de happy end, que Thomas Vinterberg assume aujourd'hui, mais qu'il n'avait pas écrit comme ça au départ :
"Il y a 4 ans, Elias mourrait" confie le réalisateur que Première a rencontré fin 2024. "Mais ma femme trouvait que le scénario était trop déprimant, qu'il fallait y insuffler un peu d'espoir. J'ai alors changé ma vision des choses et j'ai trouvé qu'il était indispensable qu'ils se retrouvent." Thomas Vinterberg avoue tout de même avoir fait preuve d'une certaine lâcheté narrative sur le coup :
"Je suis content si les gens appellent ça une happy end. Mais dans le même temps, c'est une histoire de réfugiés et ça ne peut pas être qu'une histoire heureuse. Des réfugiés meurent tous les jours dans le monde et si j'avais été un peu plus honnête, j'aurais été jusqu'au bout et j'aurais tué Elias. Mais je n'ai pas pu. Certains seront peut-être déçus, mais je crois qu'ils ne seront pas nombreux..."
Les décisions de Laura, aussi, ont déçu certains spectateurs, qui n'ont pas toujours compris ses choix de vie : "Je sais que Laura aussi divise beaucoup le public. Les gens ne comprennent pas toujours pourquoi elle a renoncé à son petit-ami, à sa vie à Paris, à son futur prometteur, pour aller aider sa mère en Roumanie. Cela en dit long sur la vision de l'Amour aujourd'hui. Les gens ont tendance à aborder les relations comme une transaction : Que peuvent-ils y gagner ? Que vont-ils en retirer ? Or, l'Amour, au sens premier, le sens chrétien du terme, se pense de manière désintéressée : Comment je vais aider l'autre ? Lui permettre de briller ? Je crois que Laura se trouve à la croisée des chemins entre ces deux manières de penser." Elle a donc privilégié sa mère, sans arrière-pensée, par amour altruiste.
Un choix qui a eu, aussi, des conséquences directes sur la vie de son père, qui a perdu sa place à Paris et qui se retrouve à devoir faire le ménage pour survivre : "Jacob est un peu sacrifié à la fin. Parce que tout le monde ne peut pas sortir gagnant de cette histoire" reconnaît Thomas Vinterberg, qui explique aussi avoir voulu cette fin pour lui parce qu'il "était le plus privilégié au point de départ, donc c'était logique que ça tombe sur lui d'un point de vue narratif." Il tempère malgré tout :
"Je ne vois pas tout en noir en ce qui concerne Jacob. À la fin de la série, il sourit, il est en paix avec lui-même, avec les décisions de sa femme. Il se retrouve à faire le ménage ? Et alors ? Tant pis, il est heureux en fait et n'a plus cette nécessité de pourvoir absolument. Donc oui, il est sacrifié, mais en même temps, je crois que je l'ai sauvé."
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