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Marie Dumora filme depuis quinze ans la même famille de la communauté Yéniche, dans l’est de la France. La documentariste a cette fois décidé de se concentrer sur Belinda. En fouillant dans les tonnes de rushes de ses précédents films, Dumora a pu trouver la matière pour façonner un portrait au long cours de la jeune femme façon Boyhood, en trois temps et au moins autant de scènes puissantes : à l’âge de 9 ans d’abord, la séparation brutale d’avec sa sœur au foyer, à 16 ans ensuite, le baptême d’un neveu auquel son père incarcéré ne peut assister mais qui va en palper l’émotion par la grâce d’une fantastique chaîne téléphonique, et enfin, à 23 ans, quand Belinda, malgré la prison et la fatigue qui mord déjà cruellement son visage, continue à croire dignement au bonheur. C’est déchirant.