Toutes les critiques de Fureur

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Karim Dridi est un réalisateur sympathique. Ses films osés et intelligents nous ont jusqu'à présent toujours ouvert les yeux sur des réalités peu montrées. Fureur, son dernier film a également cette ambition. Présenté au dernier festival de Berlin, ce long-métrage ne tient pourtant pas toutes ses promesses.
    L'affiche est très belle. L'image d'un couple baigné d'une lumière orangée est barrée par le titre Fureur : un amour passionnel comme encerclé par la violence du monde. Le début du film est de cette même facture. Sur fond de ciel changeant, des caractères asiatiques rapidement tracés à l'encre rouge, témoignent d'une violence sous-jacente.A Paris, Chinatown se réveille au rythme du tai-chi et nous tombons très vite dans une histoire éculée ayant pour cadre le monde de la boxe thaïlandaise. Une Chinoise, promise à Tony, ancien boxeur asiatique aujourd'hui mafieux, tombe amoureuse de l'Espagnol Rapha, adversaire et ennemi juré du premier. La romance de Roméo et Juliette commença de la même manière. On s'attendait alors à ce que Dridi reprenne les codes des séries B hollywoodiennes des années cinquante situées dans le milieu de la boxe, et traite avec originalité des motifs souvent déjà travaillés. Le pari, risqué, était très attirant. Si une première scène de combat est filmée de manière très intéressante, cette histoire tragique est trop souvent traitée avec emphase pour qu'on y adhère.La naïveté et le manque de légèreté de la réalisation, alliés à des acteurs trop souvent patauds ou cabotins, finissent de nous décevoir. Très prévisible, l'histoire d'amour mâtinée d'une quête identitaire au sein de familles très envahissantes, est parfois émaillée de moments caricaturaux. On rit alors au lieu d'être ému, on est déçu plutôt que d'être enchanté.Fureur
    Réalisateur : Karim Dridi
    Avec : Samuel Le Bihan, Yu Nan, Yann Trégouet
    France, 2002, Durée : 1h47
    Sortie nationale le 16 avril 2003
    - Le site officiel.