Toutes les critiques de Magma

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    Magma se veut une expérience sensorielle au plus près d’un homme en apparence légèrement taciturne et perturbé mais dont les névroses affleurent peu à peu. Si l’ambition est passionnante sur le papier, comme l’est la tentative d’inscrire la maladie mentale dans des paysages (filmés en Scope) dont le pouvoir vertigineux n’est plus à prouver, le résultat peine à convaincre. Très vite, la confusion du personnage devient celle du film, sans que l’on soit happés pour autant. L’image, métallique et irréelle, et la musique, de la même eau, insistante, pesante, ne parviennent que trop rarement à être autre chose que l’illustration d’un concept. Paul, on l’aura compris, est un volcan resté trop longtemps en sommeil et prêt à cracher sa lave. Le scénario ne choisit pas son camp entre trop d’ellipses au début et une surenchère d’explications (flash-back à l’appui) à la fin.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Pierre Vinour parvient à distiller une ambiance assez prenante pour susciter le désir de connaître l'issue d'un récit où tout semblait concourir à ce qu'il ne se passe rien.

    Mehdi Nebbou parvient à incarner l'absence, même s'il apparaît parfois trop accablé par le poids de ce qui lui arrive, mais c'est surtout à la comédienne d'origine espagnole Arly Jover, l'étrange étrangère, que l'on doit ce qui plane dans le film comme une séduction impalpable, un mélange de mystère, de charme, de danger.

    Le film donne tout de même parfois l'impression de s'étirer, d'insister deux secondes de trop sur chaque plan.

  2. Télérama
    par Jacques Morice

    Du mystère à foison, un récit à trous, des paysages volcaniques enveloppés de brume : voilà le meilleur de ce thriller « atmosphérique » et musical - le post-rock hirsute de Zone Libre, formation comprenant Serge Teyssot-Gay, de Noir Désir, dialogue avec les images. On craint que ce ne soit trop fumeux, trop arty, mais le scénario s'avère plus étoffé que prévu. Les acteurs sont très solides, en premier lieu Mehdi Nebbou, parfait en homme dangereusement instable. Il a déjà un joli parcours, atypique, ayant aussi bien travaillé en Allemagne qu'aux Etats-Unis, avec Spielberg et Ridley Scott. On reparlera bientôt de lui, à coup sûr.

  3. Paris Match
    par Alain Spira

    Bienvenue dans la quatrième dimension auvergnate ! Avec pour effets spéciaux une bande-son minérale façon Ircam, et des mouvements sismiques de caméra, ce film exhale, toute proportion gardée, l'odeur de soufre d'un locataire de Polanski ou du Shining de Kubrick. Déroutant, souvent téléfilmesque, ce thriller à la tectonique est plus allumé qu'un volcan éteint.

  4. StudioCiné Live
    par Thomas Baurez

    Comme dans un film de David Lynch, le réel le plus trivial vascille peu à peu pour jouer avec tous nos sens. Encore faut-il que ceux-ci aient été suffisamment stimulés. Pierre Vinour tente en vain ce tour de force sans jamais l'atteindre. Tout paraît, en effet, tellement figé et sous contrôle qu'aucun souffle ne parvient à réveiller ce film mort-né.