La vie n’a pas toujours été très tendre avec l’écrivain et auteur dramatique britannique contemporain Edward Bond, spécialement durant son enfance.Le petit Edward voit le jour au sein d’une famille modeste, un soir orageux du 18 juillet 1934. Ses parents, originaires de la campagne, découvrent la ville en s’installant dans un quartier pauvre du nord de Londres, Holoway, dans l’espoir de trouver quelque emploi. Comme si la pauvreté ne suffisait pas, c’est la guerre qui frappe à la porte du foyer des Bond. Alors qu’Edward n’a encore que cinq ans, son quartier, comme tant d’autres, subit les bombardements allemands de plein fouet. Toute la famille décide alors de fuir vers Les Cornouailles puis atterrit finalement chez le grand-père d’Edward sur une île relativement épargnée, Ely Island.La Deuxième Guerre Mondiale s’achève enfin et les enfants de toute la Grande-Bretagne reprennent sereinement le chemin des écoles, sans avoir à lever les yeux vers le ciel et sans craindre les raids des avions Stukas ou Messerschmitts, à travers les ruines laissées par d’interminables nuits de pilonnage. Malgré toute sa bonne volonté, Edward Bond ne parvient pas à poursuivre sa scolarité, son niveau ayant été jugé trop faible. Qu’à cela ne tienne, le petit Edward n’a pas l’intention de vagabonder dans les rues. Il se met tout de suite à la recherche de travail et collectionne un tas de petits boulots dans la peinture ou à l’usine.Les obligations du jeune Edward Bond envers son pays l’emmènent en Autriche vaincue et occupée, où il passe son service militaire, à l’issue duquel il rédige sa première nouvelle. Son goût pour la littérature et surtout pour le théâtre avait pris forme avec Macbeth de William Shakespeare qu’il avait vue quelques années auparavant. Le récit du valeureux roi d’Ecosse marque définitivement l’esprit d’Edward Bond, alors adolescent, et le pousse à se former de manière autodidacte à la littérature.Ses manuscrits de pièces en vers Klaxon in Atreus Place et The Fiery Tree qu’il envoie au Royal Court Theatre ne passent pas inaperçus et Edward Bond est invité à faire partie du Writers’ Group, cercle des auteurs du fameux théâtre - à but non lucratif - de Chelsea auquel il restera d’ailleurs fidèle jusqu’aux années soixante-dix. Il crée donc à vingt-huit ans sa première pièce représentée en 1962, Les Noces du Pape , dans le cadre des représentations sans décor du dimanche soir.Deux années plus tard, c’est à une certaine forme de notoriété qu’accède Edward Bond. La représentation de sa dernière création intitulée Sauvés (Saved) est accompagné d’un tollé considérable : la violence inhumaine et banalisée qu’elle dépeint – et notamment une scène dans laquelle un bébé se fait lapider à mort dans son landau - fera l’objet d’une des plus grandes polémiques de l’histoire du théâtre contemporain provoquant par là un combat que vont se livrer sans merci, censeurs d’un côté et artistes défenseurs de la libre expression de l’autre (parmi lesquels on dénombre Laurence Olivier).Edward Bond persiste et signe avec sa production suivante Au Petit matin (Early morning) créée en 1968, mêlant de manière surréaliste famille royale, homosexualité et cannibalisme. D’abord bannie, la pièce contribuera à faire tomber la censure dans le théâtre en Angleterre ; censure qu’il continuera pendant des années à défier, multipliant les pièces agit-prop dans lesquelles il dénonce l’impérialisme et la guerre. En 1971, il présente une adaptation épique du Roi Lear de Shakespeare qu’il intitule tout simplement Lear .Fatigué de l’immobilisme des institutions théâtrales britanniques, Edward Bond décide dans les années 1980 de se tourner vers d’autres activités, se consacrant au travail auprès des jeunes passionnés. Il contribue également à la radio, aux petit et grand écrans pour lesquels il ébauche des scénarios, adaptant entre autres Nabokov ou contribuant aux dialogues de Blow-Up de Michelangelo Antonioni.Il continue néanmoins à écrire plusieurs pièces, essentiellement destinées aux plus jeunes et à élaborer des théories sur le théâtre, devenues des références, parmi lesquelles The Hidden Plot ( La Trame cachée ).Nul n’étant prophète en son pays, il décide de se tourner vers l’Europe pour ses nouvelles productions. En France, il collabore plusieurs fois avec le Théâtre National de la Colline à Paris, pour lequel il écrit des pièces qu’Alain Françon dirige, permettant ainsi une diffusion de plus en plus large de son œuvre. Arnaud Desplechin choisira d’ailleurs En compagnie des hommes pour servir de trame à son film Léo, en jouant ‘Dans la compagnie des hommes et à laquelle il superposera des éléments shakespeariens.Avec quarante œuvres à son actif, Edward Bond compte parmi les dramaturges contemporains les plus importants. Certains de ses ouvrages font même partie des programmes des options Théâtre - Art Dramatique au lycée ; certainement une grande fierté pour cet autodidacte qui se considère aujourd’hui citoyen d’Auschwitz , citoyen d’Hiroshima et citoyen du monde humain qui est encore à reconstruire .
Nom de naissance | Edward Bond |
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Naissance |
(90 ans) London, England, UK |
Genre | Homme |
Profession(s) | Dialogue, Scénariste, Scénario original |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1971 | Walkabout : la randonnée | Scénariste | - | |
1968 | La religieuse de Monza | Scénariste | - |