Le réalisateur de Spotlight s’aventure avec espièglerie sur le terrain du film pour enfants.
L’art du grand écart. Cinq ans après Spotlight, Tom McCarthy est de retour avec… un film pour enfants, adapté d’une série d’albums illustrés de Stephan Pastis. L'histoire d'un élève de CM2, vivant avec sa mère qui s’est inventé une vie pour fuir les vicissitudes du quotidien : ouvrir une agence de détectives pour résoudre les affaires du voisinage avec l’aide un ami imaginaire - un ours polaire blanc, échappé du zoo de la ville - qu'il est évidemment le seul à voir
D’emblée, le ton est donné. Celui de la légèreté et l’inventivité au service d’un récit initiatique autour de l’enfance. Comme trouver sa place à l’école quand on est foncièrement différent de ses petits camarades ? Comment accepter que sa mère ait le droit à une nouvelle histoire d’amour ? Ces questions, Timmy les évacue dans son monde imaginaire où chaque élément du quotidien prend une autre fonction. Timmy Failure: Des erreurs ont été commises s’inscrit dans l’univers des films d’aventures qui ont fait le bonheur des gamins des années 80. Mc Carthy n’infantilise jamais son propos (montrant un Timmy aussi irritant qu’attachant) et trouve des réponses ludiques aux péripéties vécues par son jeune héros et sa mère (formidable Ophelia Lovibond- vue dans Les Gardiens de la galaxie et la série Elementary) tiraillée entre ses obligations de maman et ses aspirations de femme. Et il célèbre ces gamins qui ne rentrent pas dans des cases, souvent ostracisés par leurs congénères dans des cours de récréation promptes à couper les têtes de tout ce qui dépasse. Mc Carthy retrouve en fait tout ce qu’il a su distiller dans les scénarios de Là- haut et de Jean- Christophe & Winnie : l’art d’une nostalgie joyeuse, enveloppante et profondément moderne.
Commentaires