Le cinéaste se confie à nos confrères du JDD sur son cinquantième film, tourné actuellement en France.
Ne cherchez pas de questions sur #MeToo ou les accusations d’agression sexuelle portées par sa fille adoptive, Dylan Farrow (le réalisateur a déjà donné sa version des faits dans son autobiographie, Soit dit en passant, sortie en 2020) : dans une nouvelle interview accordée au Journal du Dimanche, Woody Allen évoque uniquement le tournage parisien de son prochain film, le cinquantième de sa carrière. Il explique avoir « toujours rêvé d’être un cinéaste européen, et la plupart des films qui m’ont donné envie de faire ce métier étaient français. Tout en sachant que le film rapportera moins d’argent aux États-Unis, car le public là-bas n’aime pas les sous-titres… » Allen explique avoir écrit son scénario en anglais puis l’avoir fait traduire, tout en laissant aux acteurs la possibilité de modifier les dialogues qui sonneraient faux. Il s’agira d’un « film policier, une histoire sérieuse de crime et de châtiments. Avec une dose de romance, bien sûr », le tout « dans un style très français, plein d’énergie et en noir et blanc. À la manière de Jean-Luc Godard, qui a été une inspiration pour beaucoup de cinéastes de ma génération. Mais quand je me suis lancé dans le tournage, la ville a imposé ses propres images et j’ai opté pour une approche différente ».
Côté casting, on retrouvera notamment Lou de Laâge (Respire, Blanche comme neige, Boîte noire…), qu’il a découverte en vidéo grâce à un directeur de casting parisien « Je me suis dit en la découvrant si émouvante : ‘’Qui est cette fille si belle et qui en plus joue bien la comédie ?’’ », Melvil Poupaud (« Il a la classe et l’élégance que je cherchais »), Niels Schneider (« Dont je n’avais jamais entendu parler, et qui se révèle être un comédien très puissant ») et Valérie Lemercier (« Une actrice vraiment merveilleuse, capable de jongler entre drôlerie et profondeur »).
Woody Allen assure également avoir un lien particulier avec le public français depuis son premier long-métrage, Prends l’oseille et tire-toi !, en 1969. « Ils l’ont aimé et ont témoigné leur soutien au jeune réalisateur étranger que j’étais. Quand j’ai osé des projets plus expérimentaux, ils m’ont davantage suivi et encouragé que le public américain. Faire un film en France est une façon de dire merci ». Quant à l’avenir, il semble flou : « Si je ne peux pas faire un autre long)métrage après celui-là, bien que j’aie déjà un scénario en tête, ce n’est pas grave : je serai heureux de mettre en scène la pièce de théâtre que j’ai bouclée ou d’écrire des livres. J’ai toujours trouvé des gens pour financer mon cinéma, mais c’est difficile aujourd’hui : les spectateurs consomment désormais les films à la maison, dans leur lit… Ce n’est plus aussi excitant ».
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