Claude Zidi - L'aile ou la cuisse, Les Ripoux : "J’aime bien partir des titres"
AMLF/Première/Abaca

La comédie policière avec Thierry Lhermitte et Philippe Noiret reviendra ce soir sur Arte.

"Ils ne sont pas nombreux les films qui ont fait rentrer un mot dans le langage courant puis dans le Larousse. Les Ripoux est de ceux-là..." A 20h50, la 7e chaîne rediffusera ce classique de la comédie française. Le film de Claude Zidi eu un tel succès en 1984 (5,8 millions d'entrées), qu'il a eu droit à deux suites, sorties en 1990 (pour laquelle son duo avait été en couverture de Première) et 2003.

Dans le Première Classics n°14, Christopher Narbonne avait réuni ses principaux protagonistes pour retracer sa création : le réalisateur, bien sûr, mais aussi son scénariste Simon Michaël et ses comédiens Thierry Lhermitte et Grace de Capitani. Voici quelques extraits de ce dossier complet, à retrouver en entier dans notre kiosque en ligne.

Pourquoi Les Sous-doués continue de bien marcher

Claude Zidi explique comment le projet Les Ripoux est né : "Je dînais au grill de l’hôtel Carlton avec mon ami Claude Barrois et une de ses connaissances, Simon Michaël, un flic qui venait de quitter la “grande maison”. Quand celui-ci, qui se piquait d’écriture, a prononcé le mot “ripou” à propos d’un projet qu’il caressait, je l’ai aussitôt écouté avec attention. La sonorité de ce mot m’amusait. Il m’a expliqué que c’était le verlan de “pourri”, qui s’appliquait dans la police à un flic corrompu. Ça m’a plu, on a décidé de se revoir à Paris pour développer son projet. J’ai souvent procédé comme ça, spontanément. L’idée de L’Aile ou la Cuisse m’est par exemple venue au restaurant quand un garçon m’a demandé ce que je préférais dans une volaille. Je trouvais que ça ferait un bon titre. J’aime bien partir des titres…"

A propos de l'écriture du duo principal, René Boisrond et Thierry Lhermitte, joués respectivement par Phillipe Noiret et Thierry Lhermitte : "On a tourné en rond pendant une semaine. Le jeune flic devenait ripou trop vite. C’était un incorruptible, il croyait à son métier, pourquoi aurait-il été corrompu en une bobine ? Il fallait se poser les bonnes questions. On a finalement opté pour une forme de suspense psychologique : qui des deux allait contaminer l’autre, le ripou ou le vertueux ? Cela rendait incontestablement les situations plus fortes."

Thierry Lhermitte commente son arrivée sur le projet : "À l’époque, je connaissais peu le cinéma de Zidi. J’avais aimé L’Inspecteur la Bavure mais Les Charlots, ce n’était pas mon truc. Le scénario était très bon, avec un titre vraiment original. Lesbuche me semblait dans mes cordes, je ne me suis pas posé de question. J’étais certainement flatté qu’on pense à moi pour un premier rôle et pour tourner au côté de Noiret que j’admirais. Mais, pour être honnête, je ne me suis pas tout de suite rendu compte de la chance que j’avais. On était assez prétentieux à l’époque ! (Rires.) (...) (Avec Philippe Noiret) On a entamé un dialogue qui a duré jusqu’à sa mort. Je nous revois dans la petite caravane mise à notre disposition en train de discuter inlassablement… En tant qu’acteur, Philippe amenait sa manière d’être et de jouer, à la fois bonhomme et puissante. Il avait une présence phénoménale. C’était un régal de jouer avec lui."

Suite aux Ripoux, Thierry Lhermitte a rejoué sous la direction de Claude Zidi à quatre reprises : pour les deux suites de ce film culte, mais aussi pour Les Rois du gag, en 1984 et La Totale !, en 1991.

 

Claude Zidi - L'aile ou la cuisse, Les Ripoux : "J’aime bien partir des titres"
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Anne de Capitani était elle flattée de retrouver le réalisateur après Les Sous-doués en vacances (1982) : "Il m’avait choisie pour Les Sous-doués en vacances et, manifestement, je ne l’avais pas déçu ! (Rires.) C’est une magnifique récompense d’être reprise par un cinéaste, ça donne des ailes."

A propos du tournage à proprement parler : "J’ai dû le faire pour 25 millions de francs (moins de 4 millions d’euros, ndlr)". Le budget officiel de sa suite, Ripoux contre ripoux, sera de 30 millions. Le tournage des Ripoux premier du nom a débuté en février 1984, principalement à Paris, dans les XVIIIe et Xe arrondissements. "Un flic, c’est dans la rue, commente le cinéaste. Nous avons donc posé nos caméras à Barbès, au marché du Poteau, au bar La Renaissance, rue Championnet… Dans une cour de la rue de Paradis, nous avons transformé une ancienne imprimerie en commissariat. L’illusion était tellement parfaite que des gens venaient déposer plainte ! (Rires.)" Déjà, en 1990, Zidi racontait dans Première sa façon particulière de tourner ses films :  "J’aime installer sur le plateau une certaine fièvre qui se communique à l’équipe, aux comédiens, aux personnages, et ce rythme que j’impose doit se retrouver à l’écran."

Enfin, Claude Zidi revient sur le succès des Ripoux : "Le film a bien marché en Angleterre, Au Brésil, à Cuba, dans les ex-pays de l’Est. Une semaine après la sortie en France, la Fox est venue me voir pour m’acheter fermement les droits. Différents projets de remakes ont été développés, avec Gene Hackman ou Dustin Hoffmann, mais n’ont jamais abouti. La trajectoire de ce film m’a, j’avoue, surpris jusqu’à la consécration aux César (trois statuettes en 1985, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur, ndlr). À la réflexion, ça ne m’aurait pas dérangé de ne pas avoir de César. Ça trouble. Vous vous regardez soudain un peu dans la glace. “Comment? Je suis vraiment un metteur en scène?” Qu’on le veuille ou non, on se prend ensuite un peu au sérieux alors qu’on n’avait rien demandé. Je ne me suis jamais défait de ça, c’est un virus. Terminé. Il faut vivre avec."

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L'histoire des Ripoux René, vieux flic adepte des arrangements "à l'amiable" avec les petits truands, se voit adjoindre comme coéquipier François, un jeunôt frais émoulu de l'école de police. Avec l'aide de son amie Simone, il entreprend de convertir le rigoureux novice à ses méthodes, et pour cela commence par le mettre en relation avec une jolie call-girl, Natacha...

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