Sous la seine
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Le film de requins parisiens de Xavier Gens sur Netflix est une série Z invraisemblable, dont on retient les SFX très réussis.

Que nous apprend (dès son titre) ce film Netflix qui sort aujourd'hui sur la plateforme ? Qu’il est, en somme, l’importation d’un concept de série B américaine dans un paysage franco-français (encore pire : parisien), et que le résultat de ce mélange pourrait être curieux à voir. Et on va désamorcer très vite le suspense : non, Sous la Seine n’est pas ce qu’on pourrait qualifier de bon film. On avait aimé Cold Skin de Xavier Gens, agréable série B en huis clos où Ray Stevenson protégeait un phare d’une attaque d’hommes-poissons, ou son précédent film d’action, Farang. Là, il n’y a pas grand-chose à sauver -si ce n’est les faux requins, fruit du travail remarquable du studio de SFX français Atelier 69. Sous la Seine aurait pu, aurait dû être un bon film de savoir-faire, un boulot d’artisan, provoquant, qui sait ? de la joie face au massacre causé par les requins, voire même une certaine angoisse face à son propos halluciné : mais le film est trop faux pour provoquer quoi que ce soit. A l’exception de son final, gentiment délirant, qui embarque le film dans un univers totalement artificiel, mais dont l’artificialité dessine une petite ambition de cinéma.

Sous la Seine
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Mais au fond, Sous la Seine cultive un rapport au réel résolument faux, ce qui ne serait pas si grave si celui-ci n’était drôlement orienté. Les jeunes activistes écolo sont décrites comme des Greta Thunberg abominablement casse-bonbons (et responsables en grande partie du massacre causé par les squales, pardi), à qui s’opposent les sympathiques forces de l’ordre, admirables gardiens de la paix distribuant des casse-croûtes à de paisibles SDF cultivés. Bien sûr, le mal vient d’en haut, de la maire de Paris, la bien nommée Valérie Tiburaud (« tiburón » signifiant requin en espagnol, un signe que le personnage fusionne Pécresse et Hidalgo), hystérique démago prête à tout pour ne pas remettre en cause une épreuve de natation dans la Seine… On navigue entre Sharknado -pour la vision de cinéma- et Notre-Dame, la part du feu, pour l’écriture. Mais si, souvenez-vous, l’invraisemblable série Netflix qui prenait l’incendie de la cathédrale comme support d’une intrigue castagneuse à la Taken. Sous la Seine a le mérite d’être plus court.

Sous la Seine, de Xavier Gens, sort ce mercredi 5 juin sur Netflix.