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« Enfin libre ! » pourrait être le sous- titre de ce film. Comme le cri du cœur de son héroïne Ana qui, à 70 ans, peut vivre détachée du diktat des différents hommes (père, frère, mari…) qui ont depuis toujours dirigé son existence et violenté son corps. Mémoires d’un corps brûlant s’ouvre sur cette femme nettoyant la poussière sur des cadres de photos qui vont constituer la colonne vertébrale des aller- retour entre ce passé cauchemardesque et ce présent de tous les possibles, dont celui de découvrir enfin l’orgasme. A la manière des Filles d’Olfa et de Little girl blue, Antonella Sudassassi Furniss entremêle docu et fiction pour raconter Ana et faire entendre à travers elle les voix d’autres femmes victimes des mêmes abus, dans une mise en scène inventive peuplée de moments poétiques qui maintiennent le film sur un fil entre rudesse et tendresse, racontant une femme refusant de s’apitoyer sur son sort mais impatiente des beaux moments à venir. Impressionnant.