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Même si elle a depuis mis en scène des épisodes de la série The Eddy ou co- réalisé le documentaire Salam sur Diam’s, on attendait forcément beaucoup du retour sur grand écran d’Houda Benyamina, après le carton de Divines (Caméra d’Or à Cannes et trois César). Une attente dopée par la curiosité autour du projet de Toutes pour unes : et si les fameux Trois mousquetaires de Dumas avaient été des femmes ? Soit la promesse, sur le papier, d’un nouveau geste féministe puissant et en dehors des archétypes, dans la droite lignée de Divines. Même si son absence de toute sélection dans un festival majeur pouvait inquiéter. Une inquiétude hélas vite confirmée dès les premières images. Car la mayonnaise ne prend pas. Est-ce un problème d’écriture ou de montage ? En tout cas la réalisatrice se perd dans les différents films qu’elle entend ici faire rentrer un seul. Du plaidoyer féministe au western spaghetti, du message politique à la farce. La confusion règne ici en maître. Avec en plus d’énormes soucis de dialogues sur- signifiants et de rythme. Des séquences trop montées à la hache et d’autres interminables au fil d’un récit où trois jeunes femmes en quête de liberté prennent sous leur aile une jeune musulmane convertie de force au catholicisme. Ce geste indéniablement ambitieux qui se fracasse sur la réalité de ce qu’on voit. Et ce en dépit d’un quatuor de comédiennes irréprochables : Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena – révélées par Divines –, Sabrina Ouazani et Daphne Patakia.