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Alice Rohrwacher propose une chronique poétique mais monotone dans la campagne italienne. Dans une ferme isolée de l’Ombrie, un apiculteur vit en autarcie avec sa femme et ses quatre filles dans l’hostilité du monde civilisé. Le tournage d’une émission télé et l’irruption d’un jeune délinquant vont bouleverser Gelsomina, l’aînée de la fratrie... Jane Campion risque d’être sensible à ce portrait d’une jeune fille renfermée qui fait écho à Sweetie, le film qui l’a fait découvrir. A la différence près que ce focus sur l’adolescence ne possède ni la folie dérangeante de son modèle ni son charme intriguant. Alice Rorhwacher hésite entre la chronique terrienne, le drame familial, le procès de la télé-réalité sans véritablement trouver le ton juste. D’une langueur monotone, Les merveilles, traversé de quelques jolies saillies poétiques et servi par des interprètes plutôt justes, ne remplit que partiellement les promesses de son titre.
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Il y a certes de jolies choses, humaines et parfois baroques, dans cette chronique douce-amère où une modeste famille d’apiculteurs se voit chamboulée par la perspective de remporter un concours dédié aux produits régionaux. Une crédibilité immédiate, propre au bon cinéma italien, dans les liens qui unissent les personnages ; un réalisme social tout aussi évident, où fiction et authenticité documentaire cohabitent avec fluidité ; des échappées presque fantasmatiques autour de Monica Bellucci, en muse fanée de la téléréalité. Mais il n’est pas certain que le jury cannois de Jane Campion lui ait rendu service en lui accordant son Grand Prix l’an dernier. Si cette distinction attire une partie de ses spectateurs, il y a fort à parier que nombre d’entre eux s’interrogeront en sortant : "Ah bon, ce n’est que ça ?"
Toutes les critiques de Les Merveilles
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Les Merveilles se distingue par une mise en scène inspirée, obtenue notamment par la tension (et l’attention) du filmage (et des durées) ; pas besoin ici d’insister sur le fait que le cinéaste est en empathie avec ses personnages tant ceci s’avère évident grâce à une belle relation à leurs présences.
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Une œuvre d’une immense spontanéité et d’un grand naturel (...) Exubérant et dynamique.
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"Les Merveilles" est un film si singulier, si imprévisible, qu’il aura dérouté plus d’un spectateur lors de sa présentation à Cannes en mai 2014. (...) "Les Merveilles", film déstabilisant, est d’abord un film vibrant de vie.
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Un film, poétique, humble et superbe.
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Rien de génial formellement, mais une grande attention aux personnages, un portrait cru, drôle, bouleversant et tendre d’une famille un peu perdue dans l’Italie d’aujourd’hui.
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La réalisatrice de "Corpo celeste" met en scène sa sœur aînée, Alba, dans cette fable intimiste et poétique inspirée de leur propre enfance dans une ferme isolée en Ombrie, entre un père écolo qui ne vit que pour ses abeilles et une mère institutrice.
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La beauté "des Merveilles" se niche dans son caractère indétectable. Celui de cette famille qui parle allemand, français ou italien, qui ne fonctionne pas comme les autres.
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Il ne se passe pas grand chose dans ce film et pourtant Alice Rohrwacher parvient à nous intéresser à la vie de cette famille. On y sourit des petits gags de la vie quotidienne, on y souffre de la rudesse du père envers ses enfants.
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Un film fragile, inégal mais attachant.
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Malgré ses longueurs et ses moments de creux, un joli film sur la rébellion adolescente et féministe face à l’oppression patriarcale et machiste. Pourtant, il manque un truc. Le petit truc qui ferait passer "Les Merveilles" de "bon" à "grand film", ce je-ne-sais-quoi dont tout le monde parle mais que personne ne sait jamais définir.
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Le film manque aussi d’un peu de nerf dans sa mise en scène, surtout dans son dernier tiers, quand on espère que le récit s’emballe enfin. Mais si toutes les belles promesses du film ne sont pas tenues, Alice Rohrwacher est assurément un talent à suivre.
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Impression encore accusée par le jeu étrange de superpositions de registres, entre épopée familiale, film expérimental, documentaire et autofiction. Rien de factice ou d’apparent dans cet enchâssement, les Merveilles passant du réalisme cru au pur onirisme sans rugosité ni couture, mais singulier jusqu’au bout.
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Un film pas toujours palpitant, mais dont la mise en scène riche et singulière a été saluée cette année par le Grand Prix à Cannes.
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Le plus fort, c'est que le film la fait à sa manière exister, en vertu d'une magie fantasque qui voit un chameau investir le jardin familial, ou des abeilles sortir paisiblement de la bouche d'une adolescente soudain transformée en pythie. Par cette figure oraculaire, ce film doux et splendide nous annonce qu'un autre monde reste possible.
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On s’attendait à une chronique sociale adolescente et féminine, emprunte de poésie, on se retrouve avec une chronique familiale certes charmante mais qui n’arrive jamais à décoller. Dommage.
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Un film humain qui regarde vers le passé, tant sur la forme que sur le fond.
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Une chronique sensible et douce-amère, juste menacée par quelques longueurs.
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La cinéaste noie le poisson d’une manière poético-roublarde. De quoi parachever le sentiment du spectateur d’avoir été gentiment roulé dans la farine.
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La beauté de fillettes jouant à boire un rai de lumière dans une grange sombre ou d’un mouvement de caméra voisine avec le mauvais goût, et la poésie avec le réalisme cru. Mais la singularité de ce film attachant ne place pas le spectateur à l’abri de l’ennui.
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Le Meraviglie pique. Mais comme une piqûre d'anesthésie. Impossible de faire son miel avec ce film
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Sur le papier, cette chronique familiale, sociale et adolescente qui se veut poétique (mais sans jamais l’être vraiment) pourrait plaire à Jane Campion qui, elle aussi, aime lutter contre les carcans sociaux dans son cinéma. A moins que la réalisatrice ne trouve, comme nous, que ce film invite davantage à la sieste qu’à l’émerveillement.
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Trop hermétique, trop sibyllin, trop long. Il y a de belles idées, de bons comédiens, mais la mise en scène verse dans un auteurisme élitiste, à travers une image trop grossière pour séduire et un script trop ésotérique pour subjuguer. C'est du cinéma d'initiés, réservé à un cercle restreint. Très restreint.
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Si "Les Merveilles" affiche de belles intentions, il lui manque une puissance d'incarnation pour émouvoir.