-
Le milieu scolaire passionne Claire Simon. Après Récréations (1992) et Premières solitudes (2018), elle a posé sa caméra dans une école élémentaire publique d’Ivry- sur- Seine, dont les élèves sont en grande partie nés de parents immigrés. Avec cette capacité toujours intacte de filmer à hauteur d’enfants, de ne jamais les surplomber par son regard d’adulte, la réalisatrice s’attaque aux idées reçues sur l’école, lieu source de fantasmes car interdit aux regards extérieurs, une fois ses portes fermées. Par rapport aux excellents documentaires récents sur le sujet (Château Rouge…), elle ne révolutionne pas le genre. Mais elle brille à montrer avec autant d’acuité ce qui va bien (l’implication des profs, la solidité de l’enseignement…) que ce qui coince : les tensions qui montent dès que la conversation vient sur le sujet de la religion ou les violences entre les élèves. Le tout sans chercher à tout prix un équilibre qui n’existe pas. Un film d’utilité publique.