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Tout en inscrivant son film sous la bannière fun du girl power, Drew Barrymore lui applique les recettes de grand-mères de la comédie romantique teen : histoire d’amour avec rockeur en slim noir, premier baiser au ralenti en apnée dans une piscine, etc. Un paradoxe sur lequel on a du mal à glisser, d’autant que la success story sportive de Bliss patine elle aussi. En ne prenant
pas la peine d’expliquer les règles et le jargon du roller derby – sport par ailleurs peu spectaculaire –, Barrymore nous met dans la
position du spectateur qui regarde des filles rouler en rond sans partager leurs effusions. Résultat : on a la désagréable impression
d’assister à une fête sympa avec DJ Drew et ses copines, où tout le monde se lâche sauf nous...
Toutes les critiques de Bliss
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On pourrait ainsi dire que Drew Barrymore réussit l'exploit de réunir un certain classicisme et retombées de la contre-culture. Qu'elle les marie, sans perte, sans dire que l'underground vaudrait mieux que son contraire (même si la figure du sportif bourrin en prend encore pour son grade), plutôt qu'ils peuvent cohabiter. Loin de tout moralisme, elle rend possible un accomplissement individuel. Rien de neuf sous les cieux d'une tolérance polie, pourrait-on lui reprocher. Mais on peut aussi préférer voir ici une vision du monde, d'un vivre ensemble dont la perspective féminine (et non féministe) laisse une infinie liberté. Rayonnant, intelligent, sentimental, sensible et traversé de belles fulgurances de mise en scène, Bliss touche juste.
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Si Drew Barrymore s'en sort bien avec ses acteurs et leurs joutes verbales, elle est nettement moins à l'aise dans l'action, orchestrant ses scènes de roller derby trop proprement pour faire vraies. Un comble pour un sport aussi trash.
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Pour ses débuts derrière la caméra, Drew Barrymore s'amuse à nous brosser une galerie de personnages féminins hauts en couleur. Et même si l'intrigue tourne un peu en rond, la décontraction et l'énergie de l'équipe emmenée par Ellen Page assurent le show !
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Le résultat est pêchu à souhait, avec des personnalités hautes en couleur comme on les aime. La petite Ellen Page, forcément succulente, côtoie une belle équipe grognante-grognasse, qui jure, boit de la bière et parle mec sans aucun tabou ou même mauvais goût. Au top de la liste, on retrouve l’ancienne égérie dégénérée du début des années 90, Juliette Lewis, toujours prête à jouer la garce avec second degré ( ?), mais aussi l’excellente Kristen Wiig du Saturday Night Live. L’équipe adoptive où la jeunette va s’épanouir sert de contrepoids humoristique à la rigidité de la figure maternelle incarnée par la folle sectaire de The Mist, l’épatante Marcia Gay Harden. A ce niveau, Barrymore réussit tout, l’humour de groupe coquasse et fraternel, mais aussi la subtilité, en dépeignant avec émotion les relations mère-fille.
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Le premier film de l'actrice Drew Barrymore (ex-« Charlie's Angel » à bonne bouille qui s'est réservé le rôle payant de la toujours blessée, minerve autour du cou ou sparadrap sur le nez) n'évite pas les clichés et passages obligés, mais il y règne une bonne humeur euphorisante, et un féminisme pragmatique qui rassérène. Comme dans tout film d'actrice, les seconds rôles sont ultra-soignés, tant pour les compétitrices à grande gueule (Kristen Wiig, Zoe Bell ou Juliette Lewis en very bad girl) que pour la copine de Bliss (Alia Shawkat, vue dans Amerrika). Un film de filles qui donne la pêche.
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La mise en scène est absente, les personnages sans relief. Barrymore fait joujou avec ses copines et finit son adolescence (il était temps) ; on est content pour elle.
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La mise en scène de Drew Barrymore est malheureusement beaucoup trop timide pour ce projet. Plutôt que de se coltiner sa matière, elle reste comme tétanisée à la porte de son film. Plutôt que de montrer de vrais corps-à-corps, elle se focalise sur la silhouette gracieuse de son actrice fendant l'air sur ses rollers.
Après avoir suggéré que "roller derby" rime avec drogue, sexe et alcool, le film n'offre rien de plus, en guise de débauche, qu'une régressive bataille de nourriture. Sale et brutal en théorie, le "roller derby" de Drew Barrymore apparaît à peine moins propret que le cadre compassé des salles de concours de beauté auxquels voulait justement s'arracher la jeune fille.