À l'affiche de Star Wars : Les Derniers Jedi, Benicio del Toro nous parle des films qui l'ont marqué.
À l'occasion de la sortie de Star Wars : Les Derniers Jedi de Rian Johnson, Première s'est plongé dans ses archives pour vous faire découvrir les films qui ont marqué Benicio del Toro. Nous l'avions rencontré en 2013, pour la sortie de Jimmy P. d'Arnaud Desplechin.
Le film qui...
... parle le mieux de l’Amérique centrale ?
Il y en a deux : Mémoires du sous- ddéveloppement, de Tomas Guttiérez Alea, et The Harder They Come, avec Jimmy Cliff. L’un est cubain, l’autre jamaïcain. Ce sont des films superbes qui dressent des tableaux très représentatifs de l’époque et de la culture dont ils sont issus, mais qui en même temps paraissent totalement universels et intemporels. Ils sont un peu meilleurs à chaque fois que je les revois.
... vous faisait faire des cauchemars quand vous étiez enfant ?
Les Nerfs à vif, de J. Lee Thompson. Parce que l’histoire de ce cinglé qui harcèle une famille est terrifiante, bien sûr, mais surtout à cause de Robert Mitchum, de sa gueule, de sa démarche. Petit, j’étais fasciné par les films de monstres avec Bela Lugosi, Boris Karloff, Lon Chaney... Mais là, c’était la première fois qu’un mec bien réel – pas une créature – me flanquait la chair de poule. Vraiment flippant.
... devrait être montré dans tous les cours d’art dramatique ?
Un tramway nommé Désir, d'Elia Kazan. L’alliance parfaite entre le cinéma et le théâtre, entre un texte brillant et de grands acteurs – Marlon Brando, Vivien Leigh, Kim Hunter, Karl Malden... Mais je cite peut-être ce film-là parce que j’ai étudié avec Stella Adler, qui avait été la prof de Brando. Pour tous les apprentis comédiens de ma génération, c’était la référence absolue.
... vous a donné envie de faire ce métier ?
Sans doute Papillon, de Franklin J. Schaffner. Mais ça n’a pas été conscient, je ne suis pas sorti du cinéma en me disant : "Je veux devenir acteur !" C’est juste que cette histoire était si forte, si fascinante... Dans ce film, les performances de Steve McQueen et de Dustin Hoffman sont d’une puissance inégalable.
... s’apprécie mieux dans un état second ?
Les Lumières de la ville. Voir Chaplin jouer l’ivrogne te permet de te sentir moins seul si tu as toi aussi un coup dans le nez. (Rire.) Sinon, pour planer, rien ne vaut Pinocchio, Dumbo ou n’importe quel Disney de la grande époque. Des trips visuels qui marchent très bien sans le son.
... vous a fait tomber amoureux de son actrice ?
Je ne suis pas le genre de spectateur qui fantasme facilement sur les actrices. Cela dit, je dois reconnaître que la beauté de Brigitte Bardot dans Le Mépris, de Godard, a quelque chose de surréel qui m’avait scotché à mon fauteuil. J’ai cru comprendre que je n’étais pas le seul, d’ailleurs. À part ça, quand j’étais gosse, j’avais le béguin pour la fiancée de Frankenstein.
... devrait être envoyeé dans l’espace pour informer les extraterrestres de notre existence ?
Ça dépend du message qu’on souhaite faire passer. Un Capra pour leur souhaiter la bienvenue ? Ou le Chien andalou de Bunuel pour les refroidir ? (Rire.) Vraiment, impossible de trancher. On ne pourrait pas plutôt leur faire parvenir un coffret avec une sélection de chefs-d’œuvre ? Adressez-leur de ma part Le Parrain, Les Sept Mercenaires et Le Trésor de la Sierra Madre.
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